
Wilfrid Kolorunko Okambawa est prêtre jésuite, professeur du Nouveau Testament. Il a déjà publié de nombreux articles et ouvrages dans le domaine scientifique. Au micro d’Honoré Onana Olah, il évoque ici avec nous un de ses livres intitulé Les Béatitudes: le médicament pour le bonheur publié aux éditions Lux Africae.
(Quelques extraits) :
Les béatitudes c’est assez curieux dans les Evangiles. On les trouve notamment chez Luc et chez Mathieu. Et les deux versions ne disent pas tout à fait la même chose.
Quelle est la différence ?
La version lucanienne a 8 Béatitudes : 4 Béatitudes proprement dite et 4 ‘anti-béatitudes’.
Pour le chrétien ordinaire cela veut dire qu’il y a quatre premières Déclarations qui disent Heureux…. Heureux…. Heureux… Heureux…et il y a quatre dernières Déclarations qui disent Malheureux… Malheureux… Malheureux… Malheureux….. Et Mathieu n’a pas les Malheureux… A strictement parlé, on va dire que la version lucanienne n’est pas à proprement parlé Béatitudes mais on l’appelle aussi Béatitudes. Il y a tout le débat à savoir le problème synoptique etc. le rapport qu’il y a entre les deux versions etc.
D’ailleurs la rédaction du livre a été pénible et surprenante. Il m’a fallu près de dix années pour écrire ce livre.
Mais pourquoi avoir choisi le titre les Béatitudes ?
Il faudrait dire ici que le choix du titre du livre remonte à mes années de noviciat dans la Compagnie de Jésus. Lors de la visite du père Engelbert Mveng, SJ, il nous avait dit alors que l’Afrique a un devoir, une mission fondamentale à l’égard de l’Eglise Universelle : celui d’expliquer le mystère des Béatitudes. C’est vrai que le père Engelbert Mveng, SJ aimait les Béatitudes au point qu’il avait donné le nom des Béatitudes à la congrégation qu’il était en train de fonder.
Je voulais en faire un livre scientifique après ma thèse que j’ai publié en allemand…j’ai même passé un semestre en Autriche pour travailler uniquement sur les Béatitudes.
Comment peut-on définir les Béatitudes ?
Les béatitudes à mon avis c’est comme la conclusion des longues réflexions de Jésus. Mais nous n’avons pas toute la démarche de réflexion, nous avons seulement la conclusion sous forme d’énoncé, de déclarations ; comme des énoncés performatifs en philosophie du langage. Si toutefois on regarde de près c’est comme si Jésus déclarait Heureux tous les hommes qui sont malheureux : le pauvre même si c’est de cœur il est un peu malheureux notamment dans un monde où c’est la puissance, la richesse…le plus curieux c’est heureux les affligés car ce sont des gens tristes… et même si vous cherchez la justice et la paix vous serez malheureux…dans un monde d’injustice et de guerre vous serez malheureux. C’est comme si Jésus faisait une logique de renversement des valeurs de ce monde. Il a donc une conception du bonheur qu’il nous faut ressaisir. C’est d’ailleurs pourquoi le sous-titre du livre c’est le Médicament pour le Bonheur. Médicament au sens du terme grec antique Pharmakon : un poison qui peut à la fois guérir et qui peut tuer.
Dans le livre je joue beaucoup sur l’ambiguïté des Béatitudes car mal administrées le médicament peut tuer car mal administrées aussi les Béatitudes peuvent endormir des peuples. Il s’agit aussi d’une lecture critique et libératrice afin que les Béatitudes puissent libérer les peuples. Après tout ce que les gens cherchent et notamment en Afrique c’est le Bonheur.
Un mot en guise de conclusion sur Les Béatitudes: le médicament pour le bonheur ?
Le bonheur est très complexe et il faut que les gens le cherchent non seulement avec leur cœur et leur intention mais aussi avec leur intelligence. Nous devons aussi user de toutes nos facultés pour s’engager dans cette quête du bonheur.
Pour acquérir Les Béatitudes: le médicament pour le bonheur. Veuillez nous contactez à cette adresse : nouscontacter@jesuitespao.com
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