Il s’appelait Claude Pairault. Il était jésuite et anthropologue. Sa vie et son œuvre ont fait l’objet d’un sujet de recherche qui a conduit à une publication d’un livre intitulé, Un jésuite anthropologue au Lac Iro, Tchad – l’anthropologie visuelle de Claude Pairault à Boum Kabir, paru le 22 décembre 2021, aux éditions Hermann. Rabia Bekkar, son auteur a présenté le résultat de son travail au Directeur Général du Centre d’Etude et de Formation pour le Développement (CEFOD), Dr Ludovic Lado. C’était au cours d’une cérémonie organisée au CEFOD, le vendredi 13 janvier 2022.

Le Père Pairault aimait séjourner au Lac Iro. Jusqu’à sa mort en 2002, il est resté attaché à cette commune rurale isolée de Boum Kabir. Il a pratiqué « une ethnographie par l’image », écrit Rabia Bekkar. Pairault a photographié et filmé les « corps, les gestes, les regards, les espaces » de cette localité. Et c’est cette « acuité de son regard autant que sa bienveillance » qui lui ont permis de « capter le langage du corps, l’esprit des lieux et le sens des rituels ». Pairault a restitué avec « la rigueur du jésuite et la finesse de l’ethnologue, les multiples mondes que la population de Boum Kabir a connus de 1959 à 1992 », indique Bekkar. Arrivé au Tchad à 24 ans, cet érudit a, en outre, été mathématicien, philosophe, ethnologue, photographe, vidéaste et dessinateur.

Si Rabia Bekkar a pu collecter des informations utiles sur la vie et l’œuvre du Père Pairault, c’est grâce à la bibliothèque et aux archives du département de documentation du CEFOD. C’est en guise de reconnaissance au CEFOD et à son personnel qu’elle a, de manière symbolique, remis un exemplaire du livre au personnel de la bibliothèque. Le Directeur Général du CEFOD a salué l’initiative de consacrer un livre à ce jésuite anthropologue qui, de manière singulière, a marqué l’histoire du Tchad, en particulier et de l’Afrique en général. En effet, le père Pairault a dirigé l’INADES Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il a aussi enseigné la sociologie aux universités d’Abidjan et de Ouagadougou dans les années 70-80.

Le souhait du personnel du CEFOD est que le livre qui vient enrichir les rayons de la bibliothèque trouve un franc succès auprès des étudiants et des enseignants chercheurs du Tchad et d’ailleurs.

Pierre Boubane,
à N’Djaména

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