Guilmey, un village situé à 5 km de Farcha dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djaména, abrite un camp des réfugiés camerounais ayant fui en décembre dernier, la ville de Kousseri à cause des violences intercommunautaires meurtrières.
L’Etat tchadien et les ONG s’activent pour venir en aide aux 1624 réfugiés qui habitent ce camp. Nous constatons à notre passage, ce lundi 17 janvier 2022, que les services d’accueil s’occupent de l’enregistrement des nouveaux arrivants. Un des responsables du camp nous confie que le recensement des réfugiés vise à vérifier leur identité pour éviter les possibles infiltrations. Ils sont 1.624 identifiés sur 3.000 attendus. Sur le site, plusieurs tentes sont dressées, çà et là. Des volontaires du HCR et d’autres ONG assainissent le camp. Des seaux d’eaux sont installés partout pour le lavage des mains contre la COVID-19, des hangars de fortune sont construits pour servir de salles de jeu pour enfants. Le visiteur est frappé par l’effervescence qui règne dans le camp de Guilmey.
Les premiers réfugiés ont été enregistrés le 4 janvier 2022 dans le camp. Depuis lors, le nombre ne cesse d’augmenter chaque jour. La plupart sont des arabes ; la majorité est constituée des femmes et des enfants. La prise en charge est globalement satisfaisante, rassure le responsable du camp. En effet, dès les premières semaines, le gouvernement camerounais a convoyé des vivres pour les réfugiés. En plus, l’Etat tchadien et les ONG fournissent aussi tout le nécessaire vital pour les secourir.
Dès le début des affrontements meurtriers entre éleveurs et pêcheurs dans la ville de Kousséri au Cameroun, le président du Conseil Militaire de la Transition, Général Mahamat Idriss Déby a invité les Tchadiens et la communauté internationale à « faire preuve de solidarité et d’hospitalité en agissant « promptement, pour fournir en urgence, l’assistance nécessaire à ces nouveaux réfugiés qui ont fui le Cameroun pour se réfugier au Tchad. ».
Outre Guilmey et Farcha, un troisième site a été créé dans la sous-préfecture de Koundoul, située à environ 25 km au Sud de N’Djaména. Ce camp a une capacité d’accueil d’environ 9000 et renferme surtout des réfugiés d’ethnie Mousgoum.
Pierre Boubane