Les jésuites se veulent présents dans le secteur social. L’apostolat social inclut toute action qui aide les pauvres et les opprimés à sortir de leur situation. Les jésuites s’efforcent d’atteindre cet objectif, à la fois, par leur présence auprès des pauvres et par leur action auprès de ceux qui peuvent changer les structures de la société.
L’apostolat social des jésuites de la province d’Afrique de l’Ouest couvre plusieurs domaines qui incluent à la fois des centres de réflexion sur des problématiques sociales et des engagements de terrain. Parmi les engagements sociaux, il y a, entre autres, l’Action Sociale en Milieu Urbain (ASMU) à Abidjan ; le Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD) à N’Djamena ; le Centre Espérance Loyola (CEL) à Lomé. Dans la plupart des pays de la province des jésuites sont engagés auprès de personnes à risque ou infectées du VIH/SIDA et auprès d’enfants de la rue, de prisonniers, de refugiés, et autres populations défavorisée.
Le complexe médical de N’Djamena (Tchad) veut promouvoir un humanisme solidaire par le moyen des Sciences de la Santé : former des médecins et des infirmiers « pour les autres »
Récit du P. Gherardi qui retrace la belle aventure du Programme de Santé Intégré. Une longue et belle marche
Sous la véranda de la mission des Jésuites à Kyabé au Sud du Tchad, dans les bras de sa maman résignée, une fillette de deux ans était à l’agonie pour anémie paludéenne : le Père Rozée Bellisle, missionnaire jésuite médecin était impuissant; il aurait fallu une transfusion sanguine mais… il était dépourvu de tout ce qu’il aurait fallu.
Au coucher du soleil, voilà trois Land Rovers avec des Européens chasseurs d’éléphants dirigés à 100 Km plus au Sud pour une randonné de chasse : 10 minutes après, le jeune médecin de l’équipe sortait d’un frigidaire installé au bord d’un des véhicules tout le nécessaire pour commencer à transfuser la fillette et… au bout de trois jours la maman ramenait au village la fillette ressuscitée grâce à la foi et la charité des missionnaires auxquels le jeune médecin arrivé au hasard de la chasse dans ce coin de la brousse des hommes perdus avait apporté le complément scientifique essentiel pour sauver cette vie. C’était en 1959.
Pour moi, jeune régent à peine arrivé de ma formation philosophique, ce fait fut un moment de fulguration: la foi et la charité ont besoin de la science et de la technologie pour guérir et sauver. Pourquoi ne pas faire de ce qui était le résultat d’un heureux hasard (pour dire vrai, c’était la Providence) un programme de vie et d’action?
Voici ce qui fut la préhistoire de l’engagement pour la santé du programme «Le Bon Samaritain», d’abord à Goundi ensuite à N’Djamena.
De retour au Tchad en 1968, après la théologie, je suis chargé de la mission de Goundi nouvellement fondée: 40.000 habitants sur un territoire immense (4000 km2) dépourvu de toute structure sanitaire publique ou privée.
Les premiers baptisés dans l’esprit de la parabole du Bon Samaritain se mobilisent pour venir au secours des nombreux malades dont les plus graves meurent souvent sur la route pour rejoindre les hôpitaux les plus proches situés à 60 et 180 km de distance. La Divine Providence continue de nous interpeller et stimuler tissant son dessein sanitaire dont vont émerger progressivement les diverses composantes et leur réalisation:
1969: l’Institut des Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne Antide Thouret finance la construction d’une maternité à Goundi. Le Frère jésuite Enrico Mafioletti de la Province de Venise-Milan vient la construire.
1971: Misereor finance la construction d’un hôpital à Goundi.
1973: le 3 décembre, fête de Saint François Xavier, le Ministère de l’Intérieur du Tchad approuve l’Association Tchadienne Communauté Pour le Progrès (ATCP) en tant que responsable juridique des oeuvres de développement commencées et à venir.
1974: en janvier, ouverture de l’hôpital de Goundi et de l’École d’Infirmiers annexe. Le premier staff est constitué par un couple de médecins, anciens élèves du Collège jésuite Léon XIII de Milan, d’un Frère jésuite infirmier de la Province de Milan – Venise, de trois Sœurs de la Charité et d’une vingtaine d’infirmiers tchadiens. Simultanément sont envoyés aux études médicales à l’Université de Padoue quatre bacheliers du Collège jésuite du Tchad afin de préparer les futurs cadres de l’œuvre sanitaire.
De 1974 à 1990: l’hôpital fonctionne comme tout hôpital classique: il dispose de 120 lits avec les services de Pédiatrie, Maternité, Médecine Interne, Chirurgie, Bloc opératoire, Laboratoire d’analyses et Radiologie.
A partir de 1986 avec l’appui de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, est élaboré un programme de Santé Intégré selon les principes et les stratégies promus à Alma-Ata par l’Organisation Mondiale de la Santé. Sont envoyés à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers se former à cette nouvelle méthode de Santé Publique deux médecins tchadiens et deux Sœurs infirmières de l’hôpital de Goundi.
En 1990: approbation du Programme de Santé Intégré de Goundi par le Ministère de la Santé Publique et lancement des activités sur le territoire du district sanitaire de Goundi.
Le concept fondamental du Programme de Santé Intégré est l’intégration des activités des soins de santé primaire réalisés dans les Centres de Santé périphériques aux activités de l’hôpital de référence. Les infirmiers travaillent conformément aux protocoles de diagnostics et de traitements élaborés par le médecin de l’hôpital qui les supervise lors des tournées mensuelles.
Le Programme de Santé Intégré de Goundi opère depuis 1990 à aujourd’hui sous la direction médicale du Dr Leopoldo Labrin (Frère jésuite chilien) et l’apport chirurgical du Père François Cortadellas (Père jésuite espagnol), quatre Sœurs de la Charité y prêtent également service avec une équipe d’infirmiers et d’employés nationaux au nombre de 120 environ.
Ce staff est renforcé régulièrement par des intervenants expatriés, médecins et infirmiers pour des périodes plus ou moins longues. L’hôpital s’est doté progressivement de 8 Centres de Santé situés entre 20 et 30 km autour de l’hôpital. La population est passée de 45.000 habitants en 1974 à 65.000 en 1990 et à 118.825 en 2009.
Voici les résultats les plus marquants de ces 20 années d’application du Système de Santé Intégré à Goundi.
Ces résultats sur 20 ans autorisent à conclure que le Programme de Santé Intégré par rapport à un système classique (hôpital et dispensaires déconnectés) permet d’apporter à un plus grand nombre de malades des soins préventifs et curatifs efficaces. Ce système est aussi économiquement très intéressant, permettant de guérir à un coût moyen très bas (1 euro) 90% des malades dans les Centres de Santé, plus proches que l’hôpital où dans tous les cas le coût est 50 fois plus élevé. En 20 ans le nombre de malades nécessitant une hospitalisation a été divisé par cinq à Goundi.
En 1996, pour cette action «innovatrice et performante» en faveur du développement sanitaire, l’OMS, sur proposition du Ministère de la Santé du Tchad, a attribué à l’œuvre sanitaire de Goundi, parmi une centaine d’autres candidats un prix mondial de la Santé, le Prix Sasakawa.
Le Programme de Santé Intégré tel que mis en œuvre à Goundi a prouvé
qu’il était un instrument scientifique extraordinaire pour réaliser «l’option préférentielle pour les pauvres» qui constitue depuis la 34ème Congrégation Générale un choix fondamental pour l’action apostolique des Jésuites.
Dans la ligne de cette option, en 2004, pour étendre les résultats obtenus à Goundi à d’autres régions pareillement démunies du point de vue sanitaire, l’Association Tchadienne Communauté Pour le Progrès a créé à la capitale N’Djamena le complexe universitaire de formation et de soins «Le Bon Samaritain». Le but fondateur de ce complexe est de promouvoir un humanisme solidaire par le moyen des Sciences de la Santé: former des médecins et des infirmiers «pour les autres» enracinés dans un humanisme ouvert aux valeurs transcendantes voire religieuses, agissant dans le respect de la conscience de chacun avec un regard préférentiel pour les communautés humaines plus démunies.
Le complexe de «Bon Samaritain» est constitué par:
- Le Centre Hospitalier Universitaire.
La structure est constituée de 184 lits avec les services de première consultation, soins d’urgence, soins intensifs, maternité – gynécologie, pédiatrie, médecine, chirurgie, bloc opératoire, laboratoire d’analyses, radiologie dotée de 2 scanners, laboratoire galénique, service des privés et service des infectieux. Le staff est constitué de 150 permanents (médecins, infirmiers, techniciens) et d’intervenants spécialistes divers. Trois Sœurs de la Charité prêtent également leur service.
- La Faculté de Médecine.
En octobre 2010 sont en formation 20 étudiants de 6ème et 32 étudiants de Sème année. La direction est confiée au Professeur Pierre Farah, ancien Doyen de la faculté de médecine de l’Université jésuite Saint Joseph de Beyrouth. Le corps professoral est constitué par des enseignants intervenants de diverses universités libanaises, européennes et africaines. La faculté offre à l’étudiant un prêt d’études couvrant les frais de scolarité et une subvention de subsistance pendant 7 ans d’étude. L’étudiant s’engage à rembourser ces prêts une fois obtenu son doctorat, en 120 mensualités, et à travailler pendant 10 ans dans une institution sanitaire agréée par la faculté de préférence en zone rurale ou de banlieue urbaine. Les prêts remboursés constituent un fond de prêts futurs pour d’autres étudiants. Annexe à la faculté fonctionne l’école d’infirmiers régie par le même esprit et les mêmes conditions.
- Le Pensionnat Universitaire.
Tous les étudiants sont internes. Cela permet de réaliser de bonnes conditions de vie et d’études. Les étudiants vivent en autogestion avec un règlement qui vise à favoriser au mieux les études et la formation humaine. La direction du pensionnat est confiée à un Père jésuite.
Après leur doctorat, les étudiants seront insérés dans les deux hôpitaux de Goundi et de N’Djamena et d’autres hôpitaux agréés, certains seront envoyés aux études spéciales pour préparer la relève des expatriés à la Faculté et au Centre Hospitalier Universitaire, d’autres suivront une formation complémentaire pour travailler dans Centres Médicaux à créer dans les campagnes et d’autres encore pourront suivre une formation spécialisée de médecin de famille pour les zones urbaines plus démunies.
Pour l’œuvre qui dure maintenant depuis 50 ans environ: afin d’assurer sa durabilité, une étude et une action sont en cours depuis quelques années afin de créer un Consortium d’Institutions, parmi lesquelles, avec une place spéciale, la Compagnie de jésus, permettant, en cohérence avec l’esprit fondateur de partager les responsabilités et les charges de l’œuvre sanitaire du Bon Samaritain, à Goundi et à N’Djamena et de ses futurs développements.
L’œuvre du «Bon Samaritain» au Tchad dans laquelle un certain nombre de jésuites missionnaires se sont investis depuis presque un demi-siècle peut constituer un lieu idéal pour que, dans l’esprit de la 34ème Congrégation Générale, la Compagnie y discerne un appel concret de l’option préférentielle pour les pauvres par un système d’intervention sanitaire de qualité, fondé sur la foi et la science.
Angelo Gherardi, S.J.
Eléments Historiques
Le Centre d’Etudes et de Formation pour le Développement (CEFOD) a été créé en 1966, à la demande du Chef de l’Etat tchadien, M. Tombalbaye. Depuis sa création, le Cefod a comme objectif de répondre aux besoins de formation des cadres tchadiens dans le domaine économique et sociale. La direction du Cefod a été confiée au P. Langue, jésuite français. Depuis lors, les jésuites assurent la direction générale avec l’aide des collaborateurs laïcs.
En 1967, l’association non confessionnelle, Cefod, obtient la personnalité civile et est reconnue d’utilité publique. En 1968-1969, elle se dote de locaux et d’une bibliothèque.
Après la guerre civile, en 1984, les activités sont relancées. La bibliothèque qui a échappé aux destructions de la guerre est de nouveau accessible au public.
En 1987, un travail de recherche sur l’arabe tchadien est lancé. Deux ans plus tard, en 1989, les départements de la formation et des éditions sont lancés. Le Cefod reprend la revue Tchad et Culture qui appartenait à l’archidiocèse de N’Djaména et servait de liaison entre les différentes écoles catholiques. Cette revue avait cessé de paraître de puis la guerre civile.
En 1991, les bâtiments de la bibliothèque sont inaugurés ; en 1992, la Banque Tchadienne de Données Juridiques est lancée ; 1993-1994, de nouveaux locaux sont aménagés pour accueillir conférences, rencontres et sessions. En 1997, un amphithéâtre de 300 places, avec régie audiovisuelle est inauguré et en 1999, le département Etudes et Médias est lancé et pourtant en 2007, les départements Editions et Etudes et Médias sont fusionnés pour donner le département Editions et Médias.
La responsabilité du Cefod est assumée par l’Association qui dispose d’une assemblée générale de 18 membres, organe de délibération et du conseil d’administration avec 7 membres. Le provincial de la PAO est représenté dans ces organes par un jésuite choisi par lui-même. La direction générale est confiée à la compagnie, et actuellement assurée par P. Antoine Bérilengar. Conformément à la convention entre l’Association Cefod et la Province d’Afrique de l’Ouest de la Compagnie de Jésus, révisée en 2007, l’on compte actuellement la présence de deux autres jésuites au Cefod (Yves Djofang et Christophère Ngolélé), en dehors du directeur général.
La Mission du CEFOD
Compte tenu des besoins du Tchad, le CEFOD veut être un lieu d’études et de réflexion critique, de dialogue et de confrontation d’idées, de formation et d’information, ouvert à tous, au delà des clivages ethniques, politiques et religieux, pour promouvoir l’évolution politique, économique, sociale et culturelle du pays vers une société pacifiée, démocratique, riche de ses différences, vers un Etat de droit soucieux de faire participer tous les citoyens, y compris les plus marginalisés, au développement du pays. Les activités du CEFOD s’adressent aux cadres, hommes et femmes, des ONG, de la société civile, de l’administration et des entreprises ; elles visent à en faire des responsables animés par le souci de l’intérêt général, capables d’assumer efficacement leurs responsabilités économiques, politiques et sociales, mais aussi aux structure d’Eglise.
De par sa mission et ses activités, le Cefod est un lieu important pour l’apostolat de la Compagnie de Jésus qui, depuis le temps de Saint Ignace, travaillait avec les décideurs pour influencer leurs actions. Les thèmes que le Cefod aborde sont aussi ceux de l’apostolat social.
Cefod un cadre d’accueil des jeunes jésuites pour une insertion professionnel. Il peut aussi servir d’appui organisationnel des institutions de la Compagnie, comme il l’est pour celles de l’Eglise locale.
Organisation des activités du Cefod
Le Cefod est organisé en 4 départements qui, selon la nature des activités menées par chacun portent sa mission. Il s’agit de :
Département Documentation et Informations Juridiques
Ce département s’occupe de trois activités : les services de la bibliothèque avec le fonds général et le fonds Tchad ; la Banque Tchadienne de Données juridiques et les Petites bibliothèques.
Le service d’appui aux petites bibliothèques travaille avec un réseau de 33 bibliothèques de l’archidiocèse de N’Djaména.
Département Editions et Médias
Ce département regorge cinq activités, à la savoir : Tchad et Culture qui est une revue mensuelle d’analyse et d’informations générales ; Editions qui éditent des fascicules rédigées par des spécialistes dans des domaines d’intérêts majeurs ; Emissions radio qui offrent un espace au public de N’Djaména et de l’intérieur du pays pour qu’après avoir écouté les émissions radio, il réfléchisse et agisse ; La production vidéo sert à fournir des outils qui permettent aux cadres, intellectuels, étudiants et membres de la société civile de réfléchir et de dialoguer ; Le forum de développement est un espace qui sert de plate forme où les cadres, intellectuels et étudiants, réfléchissent en agissent. Dans ce département travaille actuellement un Scolastique, Christophère Ngolélé.
Département de la Formation
Ce département s’occupe de quatre activités, à savoir : la Formation en Management des Organisations ; Formation en Finances ; Cours d’arabe local et Sessions de formation- Conseil- Evaluation. Les actions de ce département étaient davantage orientées vers le monde associatif. Depuis l’an passé, l’action du département s’ouvre à toutes les organisations aussi bien étatiques que non étatiques.
La direction de ce département est assurée par P. Yves Djofang.
Département de l’Administration
Ce département assure l’intendance générale de l’institution pour le bon fonctionnement des activités. Il vend tous les produits et services du Cefod.
Au nombre d’activités qui relèvent de ce département, il y a la gestion des salles et l’accueil des usagers. Le Cefod, avec ses différentes salles bien entretenues et la neutralité dont il jouit sur le plan politique et religieux, est un espace où tout tchadien peut se retrouver sans crainte.
Les défis actuels du Cefod
1. A l’heure de la concurrence, le Cefod est confronté, comme d’autres institutions, au défi lié au personnel. Il s’agit de trouver un personnel compétent et de le fidéliser. Nous travaillons avec des laïcs qui sont majoritaires. Il faut les trouver et les fidéliser.
2. Que la Compagnie mette en place une politique à lent terme en appui en termes de ressource humaines. Il y a déjà l’avantage que le Cefod est une œuvre qui ne pèse pas financièrement sur la Province.
3. La concurrence sur le marché. Les activités que nous menons sont aussi menées par d’autres institutions de la place.
4. Avoir un financement de longue durée, car les financements avec lesquels nous travaillons sont à durée réduite : 2 à 3 ans.
Le Centre Espérance Loyola quant à lui est une œuvre des jésuites de la Province de l’Afrique l’Ouest (PAO) réalisé avec l’appui du Réseau Jésuite Africain contre le SIDA.
La décision de créer ce centre de lutte contre le SIDA a été prise en septembre 2004 au cours d’une réunion regroupant le Provincial des Jésuites de l’Afrique de l’Ouest (RP Jean Roger Ndombi, sj), le Directeur du Réseau Jésuite Africain contre le SIDA – AJAN (RP Michael Czerny, sj) et le supérieur de la communauté jésuite de Lomé (RP Agide Galli). L’Archevêque de Lomé d’alors, Mgr Philippe Kpodzro, Président de la Conférence Episcopale du Togo, a été enthousiaste, au nom de l’Église togolaise. « Je souhaite que les choses avancent selon votre programme et que ce centre devienne le symbole chez nous, de l’engagement de l’Eglise catholique dans la lutte contre la pandémie du SIDA qui fait tant de ravage, surtout dans notre jeunesse ».
Ce « projet phare » de l’apostolat du SIDA de l’AOC inauguré le 30 mars 2007 est dirigé, depuis le 1er janvier 2010 par le jésuite béninois le Père Bernard Hounnougbo qui a succédé au Père Paterne MOMBE, jésuite centrafricain, pionnier de l’oeuvre. Le CEL envisage par tous les moyens conformes à l’enseignement de l’Eglise riposter à la pandémie du SIDA. La prévention, l’axe prioritaire d’action du CEL, se fait à travers la sensibilisation, l’éducation, le dépistage volontaire et anonyme, les activités des jeunes du groupe artistique rayon d’espoir (GARE) sous forme de messages audio-visuels. Le CEL mène ses activités de sensibilisation et d’éducation dans les collèges et lycées du quartier d’Agoè-Nyivé et en faveur des jeunes en milieu extrascolaire du même quartier. On peut citer les formations d’éducation à la vie, de pairs éducateurs, des enseignants ; des camps de vacances, des causeries pour jeunes des corps de métier.
Le CEL a lancé un concept de prévention chez les jeunes, G. Djé Ayé (Génération Prudente), qui est un programme d’éducation aux valeurs et de la formation intégrale des jeunes pour renforcer leurs capacités à faire face à l’épidémie du SIDA et aux défis de la vie en adoptant les compétences de vie courante. L’expérience du CEL encourage la stratégie A (Abstinence), B (Bonne fidélité mutuelle), C (Chasteté), D (Dépistage), E (Environnement sain sans VIH).
Autre priorité, le CEL s’occupe de la prise en charge psycho-spirituelle, nutritionnelle et médicale de centaine de personnes infectées ou affectées par le VIH. Il existe à ce jour, une association de personnes infectées et de ceux qui les soutiennent dénommée association saint Louis de Gonzague (ALG). Le CEL intervient aussi dans le renforcement des capacités de centaine de personnes provenant des structures locales de lutte contre le VIH/SIDA en organisant des formations aux techniques de counseling pastoral, de prise en charge nutritionnelle, d’activités génératrices de revenus et de gestion de cycle de projet.
Le CEL incite au plaidoyer pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées depuis 2007 ; il a initié également des recherches sur les pratiques traditionnelles susceptibles d’influencer la lutte contre le SIDA et des enquêtes psycho-sociales sur le VIH, le comportement sexuel des jeunes et sur la nutrition des PVVIH.
Grâce aux nombreux appuis provenant de la Compagnie et d’autres structures humanitaires et de généreux bienfaiteurs, le CEL contribue vaille que vaille à semer l’espérance en promouvant une approche globale de qualité, impliquant les populations elles-mêmes dans leurs efforts de combattre les effets néfastes de ce fléau. Le grand défi demeure de trouver des partenaires financiers et dans l’action au niveau international (et pas moins national), en dehors du cercle de l’Eglise, pour la bonne marche des activités identifiées et retenues dans le Plan d’Action du CEL.
Le « Foyer de l’Espérance » est une association diocésaine à but non lucratif, reconnue d’intérêt public par l’Etat Camerounais, consacrée à la protection de l’enfance en difficulté.
Notre but depuis 36 ans est l’accueil, la protection et la réinsertion familiale et sociale des enfants et jeunes de la rue et de la prison dans la ville de Yaoundé, capitale du Cameroun. En tant qu’œuvre chrétienne, nous nous inspirons de l’amour et la prédilection de Jésus pour les enfants, les plus petits et les exclus de notre société, sans distinction de race, religion ou nationalité.
Le Fr. Antonio Mason sj fut administrateur de Foyer de 1992 à 2002. Le P. Alfonso Ruiz sj a pris la relève et il est le Coordinateur jusqu’aujourd’hui.
Actuellement nous avons trois Foyers et organisons les activités du Centre Socio-éducatif du quartier des mineurs de la prison Centrale de Yaoundé.
Nous travaillons dans :
– Le Centre d’écoute de Mvan : Trois fois par semaine, l’équipe d’éducateurs du Centre va à la rencontre des enfants de la rue. Centre ouvert en journée, les enfants peuvent venir pour se laver, se reposer, faire la lessive, s’entretenir avec les éducateurs, jouer, participer à des causeries éducatives, soigner leurs plaies…
– La Maison Frère Yves Lescanne à Mvolyé : Les enfants sont accueillis le temps nécessaire pour leur réinsertion familiale. Cette période peut durer quelques jours et parfois plusieurs années. Ils sont entièrement pris en charge : ils sont scolarisés, soignés, font du sport, participent aux tâches domestiques, reçoivent appui et sont suivis personnellement par les éducateurs. Ils font aussi des activités telles que la jonglerie, la peinture, la musique, la broderie…
– Le Foyer de l’Arche de Noé : Accueille certains mineurs sortant de la prison qui nous ont été confiés par le juge en vue de faciliter leur retour en famille, ainsi que les jeunes de la rue et de la prison qui, ne pouvant plus retourner en famille, veulent avoir la possibilité d’apprendre un métier pour gagner honnêtement leur vie
– Le Centre Socio-éducatif du quartier des mineurs de la prison Centrale de Yaoundé :
Avec l’approbation des autorités pénitentiaires, nous accompagnons les mineurs qui sont en prison dans le but de préparer leur sortie et leur réinsertion sociale. Pour cela nous essayons d’organiser l’école qui va de l’alphabétisation jusqu’au Bac. Nous leur procurons appui juridique, alimentaire, parfois sanitaire, animation culturelle et sportive…
– Le suivi et l’accompagnement de certains enfants et jeunes réinsérés dans leurs familles :
Si nécessaire, nous visitons les familles, communiquons par téléphone, et apportons soutien économique et moral afin de faciliter la scolarisation de leurs enfants
Le Foyer de l’Espérance c’est aussi:
P. Alfonso Ruiz Marrodán, sj