Le père Pierre BOUBANE SJ, nous introduit à la méditation avec les lectures de la Transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ : Dn 7, 9-10.13-14 / Ps 96 (97) / Mc 9, 2-10

La Transfiguration est une prophétie, une anticipation du corps libéré de Jésus et de notre propre corps. Chers frères et sœurs, trois disciples ont eu le privilège de contempler la splendeur de Dieu dans le visage de Jésus-Christ sur la montagne.

Les trois disciples : Pierre, Jean et Jacques sont les mêmes qui seront présents à Gethsémani. Là aussi, ils s’endormiront. On s’endort devant le spectacle de la gloire finale comme devant le spectacle de la détresse actuelle : Pauvre humanité. Les disciples se réveillent, à Gethsémani, pour assister à l’arrestation de Jésus, ici, à la Transfiguration, c’est pour être témoins de la « glorification » de Jésus. Ce réveil est pour nous une promesse pleine d’espérance : nous avons aujourd’hui les yeux fermés devant le mystère, mais un jour nous les ouvrirons. Nous sortirons de notre absence du combat des ténèbres et de la lumière. Il s’agit du combat pascal, de son issue bienheureuse et de notre implication dans ce combat qui se déroule tous les jours dans nos vies.

Dresser la tente, c’est s’arrêter, c’est s’installer…Il est heureux d’être avec le Seigneur

Après cette expérience unique sur la montagne, Pierre se propose de dresser trois tentes. Dresser la tente, c’est s’arrêter, c’est s’installer. Ce n’est pas un hasard si Pierre veut séjourner au lieu de la gloire. Il est heureux d’être avec le Seigneur. « Il est heureux que nous soyons ici», dit-il. Il veut rester là. Mais il faut redescendre des hauteurs et se mettre en route vers Jérusalem, la ville qui va tuer le Christ. L’enseignement pour nous est qu’avant d’arriver à la gloire, il faut passer par la mort. Il faut vivre le temps de l’épreuve, le temps du combat spirituel.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. » Celui-ci, pas un autre. Jusque-là, on écoutait Moïse, interlocuteur de Dieu au Sinaï, porteur de la Loi, nimbé lui aussi de lumière en raison de son contact avec la présence divine. On écoutait aussi les prophètes, dont Élie est le symbole. Maintenant, il n’y a plus qu’une voix à écouter, la voix de « celui-ci », c’est-à-dire la voix de Jésus. Moïse et Élie sont-ils détrônés ? La réponse est non ! Ils sont en quelque sorte passés en « celui-ci », le Fils bien-aimé.

La Transfiguration nous annonce l’entrée de Jésus dans la « gloire », dans la lumière de Dieu

Il ne suffit pas de voir en Jésus l’accomplissement d’Israël, ni le passage à l’accomplissement de ce que représentaient la loi et les prophètes. Il est « rayonnement de la gloire de Dieu et empreinte de sa substance, ce Fils qui soutient l’univers de sa parole puissante » (He 1,3). Dire cela, c’est affirmer la divinité du Christ. Il n’est pas seulement habité par Dieu, comme le Temple, il est la présence humaine de Dieu son Père qui l’appelle le Bien-aimé. Quand il parle de son exode, il parle de son retour au Père, de ce retour qu’il vit en permanence en Dieu lui-même.

Chers frères et sœurs, la Transfiguration nous annonce l’entrée de Jésus dans la « gloire », dans la lumière de Dieu. Il nous est prescrit de « l’écouter », et de le suivre où il va car la même gloire nous attend au bout de notre chemin, si nous lui sommes fidèles ici bas. Notre avenir est d’être nous aussi « fils de lumière » (Jn 12, 36). Pour nous, c’est la voie de l’Espérance au milieu des incertitudes. Particulièrement en ces jours où la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19) endeuille tant de familles.

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