« La blessure d’Ignace de Loyola en 1521 n’était pas seulement physique. C’est un monde de rêves et d’ambitions qui s’écroulaient… cet incident inaugure l’année ignatienne comme le moment catalyseur de la conversion de saint Ignace. » C’est en ces termes que s’est exprimé le père Jean-Luc Enyegue SJ, Directeur de l’Institut Historique Jésuite d’Afrique (JHIA) basé à Nairobi au Kenya. C’était au cours de la conférence de jeudi dernier à Douala au Cameroun marquant le lancement du jubilé ignatien sur le thème: Lumière sur la Vie de Saint Ignace et Perspectives de l’Année Ignatienne 2021- 2022.
Ayant à ses côtés le père Mathieu Ndomba, Provincial des jésuites de l’Afrique Occidentale (AOC), et le père Pierre Claver Kouassi Kobry, SJ, Préfet des études du collège Libermann, le père Jean-Luc Enyegue SJ, n’a pas manqué de souligner aux nombreux participants venus au collège Libermann pour la circonstance, quelques traits caractéristiques de Iñigo Lopez de Oñaz (plus connu sous le nom d’Ignace de Loyola) qui le rapprochent d’un enfant ayant appartenu à une « famille traditionnelle africaine ».
Ignace a habité avec d’autres personnes – ceux que nous appelons comme africains – les cousins du village.
En effet, a affirmé le Directeur de l’Institut Historique Jésuite d’Afrique, la physionomie de la famille d’Ignace de Loyola pourrait ressembler à plusieurs égards à celle de nos familles africaines. « Ignace venait d’une famille pléthorique : il était le 11e et dernier enfant de sa maman ; Doña Marina Sáenz de Licona qui lui donna naissance au deuxième étage d’un château familial en 1491. Ignace a habité avec d’autres personnes – ceux que nous appelons comme africains – les cousins du village. Il devint orphelin très jeune, de mère d’abord et ensuite de père ; et qu’il a dû être adopté quand il avait environ 14 ans par Juan Velaquez, trésorier à la cour. Ignace souffrit de la perte de deux de ses frères qui sont morts en guerre et un autre est parti en aventure aux Amériques comme le font beaucoup d’africains aujourd’hui à travers le Sahara. Mais ce frère-là ne revint jamais. »
C’est donc à ce type là qu’un canon va briser la jambe et blesser une autre en 1521. Poursuivant son propos, le père Jean-Luc Enyegue SJ, « la blessure d’Ignace de Loyola en 1521 n’était pas seulement physique. C’est un monde de rêves et d’ambitions qui s’écroulaient… Ignace de Loyola avait en effet touché le fond du gouffre faisant l’objet de la pitié d’un chien comme le pauvre Lazare dans l’évangile de Luc (Lc16:19-31). Mais le Seigneur va se servir de cette expérience pour transformer toute la vie d’Ignace.
Voir toutes choses nouvelles afin de faire de nous des hommes et des femmes d’église
Pour le Directeur de l’Institut Historique Jésuite d’Afrique, les jésuites et les chrétiens de manière générale, doivent à l’exemple du Pape François et guidés par les préférences apostoliques universelles, rester sous la mouvance de l’esprit qui nous fait « voir toutes choses nouvelles » afin de faire de nous « des hommes et des femmes d’église ; non des cléricaux mais des ecclésiaux ». La conférence marquant le lancement du jubilé ignatien sur le thème: Lumière sur la Vie de Saint Ignace et Perspectives de l’Année Ignatienne 2021- 2022, s’est achevée sur des échanges de questions-réponses qui ont notamment permis d’élaborer davantage la vie d’Ignace et de se rendre compte qu’il y a encore beaucoup à apprendre sur cette année ignatienne qui ne fait que débuter.
Rappelons que la devise choisie pour l’Année Ignatienne est : « Voir toutes choses nouvelles dans le Christ ». Et cette Année Ignatienne va du 20 mai 2021, date de la blessure subie par Ignace durant la bataille de Pampelune, jusqu’au 31 juillet 2022, jour de la fête de saint Ignace de Loyola.
Honoré Onana Olah, SJ
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