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Le diacre Jean de Dieu HABARUGIRA, SJ., nous introduit à la Méditation avec les Lectures du Quatrième Dimanche de Carême ou Dimanche de Laetare (Année C) : Jos 5, 9a.10-12; Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7; 2 Co 5, 17-21; Lc 15, 1-3.11-32
Réconcilions-nous avec le Seigneur pour goûter à sa joie
Chers frères et sœurs, au moment où nous nous approchons de la grande fête de l’histoire de notre Salut, le Seigneur nous rappelle un détail très important, un des piliers de notre démarche: la Réconciliation avec Dieu pour pouvoir goûter à sa joie. Le 21 avril prochain, comme le peuple hébreu l’a fait après le passage du Jourdain, nous allons célébrer dans la joie la Pâque du Seigneur. Bien que nous soyons déjà avancés dans notre pèlerinage vers cette fête, les préparatifs continuent. Aujourd’hui, une nouvelle étape dans nos préparatifs est à franchir: se réconcilier avec Dieu pour pouvoir goûter à cette joie le moment venu. Dans la deuxième lecture comme dans l’Evangile, le Seigneur nous appelle à faire cette démarche de nous réconcilier avec lui. Il nous appelle à faire un profond examen de conscience pour voir là où nous nous sommes égarés, éloignés de Lui, et comme le fils prodigue, prendre la décision de retourner vers le Père et lui demander pardon.
Dans la vie chrétienne, le pardon est comme du levain dans une farine destinée à la fabrication du pain, du gâteau etc., ou dans un moût (mélange du jus de raisins, sucre, etc.) pour la production de vin. Si levain ou le ferment manque, la pâte ou le moût ne fermente pas, et si la pâte ou le moût n’est pas fermenté(e), il n’y aura pas de pain ou de vin et du coup, il n’y aura pas non plus la joie pour les enfants qui aiment la baguette, le croissant ou le gâteau. Sans fermentation, il n’y aura pas non plus de joie pour toutes les personnes qui aiment prendre un verre de vin au cours de leur repas.
Nous avons besoin d’un levain pour que notre foi grandisse
Pourquoi cette comparaison du Pardon et du levain ? Dans le processus de fermentation, il y a transformation, les anciens produits changent et des produits nouveaux naissent de ce processus. De même, quand une personne se tourne vers Dieu et demande pardon pour ses péchés, la personne, bien que physiquement reste la même, spirituellement elle est entièrement différente. Elle devient une créature nouvelle car elle entre dans une relation d’intimité avec le Seigneur. Dieu retrouve sa place dans le cœur de son bien aimé et le résultat de cette union est une joie immense qui inonde le cœur de la personne réconciliée avec son Créateur. C’est aussi une grande joie au ciel pour un pécheur qui se convertisse, nous dit l’Evangile. Dans notre vie de chrétiens, nous avons besoin d’un levain pour que notre foi grandisse ou même se transforme, nous avons besoin du levain pour que nous puissions persévérer dans la prière. Et ce levain, c’est la grâce de Dieu que nous recevons quand nous tournons notre regard vers le Seigneur, acceptons nos manquements et demandons pardon : cette joie résultant d’une rencontre avec le Seigneur dans le sacrement de la réconciliation.
Cet appel que nous venons d’entendre est adressée à toute personne ayant reçu le baptême. Elle est adressée à moi et à toi, car tous, nous sommes pécheurs. Il nous arrive tous de nous éloigner de Dieu comme le fils prodigue, ou d’être jaloux ou jalouse comme le fils ainé que nous avons entendu dans l’Evangile. Saint Jean nous dit que « celui qui dit qu’il n’a pas de péché est un menteur, la vérité n’est pas en lui » (1Jn 1:8). Nous sommes donc tous appelés au sacrement de réconciliation particulièrement pendant cette période de carême afin de bien nous préparer à la rencontre du Ressuscité le jour de Pâques.
N’ayons pas peur d’aller nous confesser
Se confesser n’est pas une chose facile, il y en a peut-être pour qui la dernière fois ils se sont confessés c’était à la veille de leur mariage et il y a de cela, 10, 15 ans, 20 ans, 30 ans voir même plus. Ici, il faudrait rassurer tout le monde, Dieu est notre Père. Quelque soient le nombre d’années passées sans se confesser ou quelque soient le nombre de péchés commis, l’amour de Dieu les surpasse, il est de loin supérieur à tous les péchés de l’humanité entière. N’ayons donc pas peur, n’ayons pas de scrupules de nous approcher du pardon de Dieu, il est à la mesure de son amour.
Dans la parabole du fils prodigue, nous remarquons que l’amour de Dieu nous attend toujours sans désespérer, son pardon est inconditionnel. Seulement, il faut prendre la décision d’aller vers le Seigneur. Il faut désirer le pardon de Dieu, il faut désirer son amour, c’est un amour qui se donne gratuitement et qui ne finit pas. Pécher, c’est offenser l’autre. Dans ce cas, la réconciliation exige une demande pardon à ce celui qu’on a offensé, on se s’offre pas le pardon à la place de l’autre. Même si on a péché contre soi-même car cela existe, le pardon nous exige à aller vers le Seigneur. En effet, nous formons une seule humanité, nous chrétiens nous formons le corps du Christ. Si quelqu’un se fait du mal, ce mal va affecter toute la famille, il va affecter tout le corps du Christ que nous formons. Prenons l’exemple de quelqu’un qui se blesse au doigt, tous les autres membres du corps sentent la douleur. C’est la même chose pour nos offenses, elles affectent directement ou indirectement les autres (la personne n’aura pas la bonne humeur au travail, son rendement est affecté, en famille, elle ne va pas bien dialoguer avec les autres, etc., et tout cela affecte aussi les autres). Ayons donc le courage de demander pardon, la miséricorde du Seigneur nous attend inlassablement. Suivons l’exemple du fils prodigue et revenons au Seigneur.
Jean de Dieu HABARUGIRA
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