Pour les Juifs, Dieu nous parle par la Loi qu’il a donnée à Moïse. Pour le chrétien, Dieu nous parle en Jésus-Christ, sa Parole faite chair. L’apôtre Paul, dans ses lettres, surtout la Lettre aux Romains et la lettre aux Galates, affirme que nous ne sommes pas sauvés par la pratique de la Loi, mais par la foi en Jésus-Christ. Cela voudrait-il donc dire que la Loi donnée par Dieu à Moïse n’a plus pour nous, chrétiens, aucune valeur ? Ecoutons Jésus nous éclairer là-dessus.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, chapitre 5, versets 17 à 19.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.


« Ne pensez pas que je suis venu abolir, c’est-à-dire détruire, la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ».Voilà une parole de Jésus que nous pressentons comme essentielle, mais dont le sens n’est pas évident. Jésus nous dit qu’il n’est pas venu détruire la Loi, même s’il la dépasse, et la mène à sa perfection. Quand il entre en conflit avec les scribes et les pharisiens sur la manière d’observer le sabbat, remarquons bien qu’il ne veut pas supprimer l’institution du sabbat. Mais il s’oppose à une manière fausse de comprendre et de vivre le sabbat. Jamais dans l’évangile, nous ne voyons Jésus s’opposer à la Loi, mais aux interprétations des hommes qui ont compliqué la Loi pour finalement vivre contre son esprit. La preuve que Jésus ne s’est pas opposé à la Loi, c’est qu’au moment de son procès, comme nous pourrons l’entendre pendant la semaine sainte, dans trois semaines, aucun de ses accusateurs ne lui reproche d’avoir voulu détruire la Loi. Quant à Paul, il nous est dit dans les Actes des apôtres que, pendant son dernier séjour à Rome avant son martyre, il parlait du matin au soir pour convaincre les Juifs, en partant de Jésus à partir de la loi de Moïse et des prophètes.
Dans ce même discours sur la montagne d’où vient le passage que nous avons entendu, Jésus ose aller plus loin que la Loi : on vous a dit, moi je vous dis. Il ne s’agit pas pour lui de détruire la loi, mais de la mener à son achèvement, qui est la Loi d’amour et de charité.
Ainsi, pour le chrétien, les dix commandements que Dieu a donnés à Moïse restent bien le fondement de la vie en société : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, tu respecteras l’épouse d’autrui… Mais il se sait appelé par le Christ à aller bien plus loin encore : à aimer son prochain comme Lui, Jésus, nous a aimés. C’est-à-dire jusqu’au bout !

Seigneur Jésus, tu nous apprends à être fidèles à l’esprit de la Loi plus qu’à sa lettre ;
Tu nous apprends à accomplir le commandement Dieu jusqu’au bout :
Donne-nous ta grâce pour le vivre comme toi et avec toi. Amen !

 

P. Jacques Fédry, sj

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