symposium des scolastiques 2015
  1. Quelle est votre vision générale de la formation dans la Province aujourd’hui ? Quels en sont les aspects prépondérants ?

Réponse :

La formation est un outil, un moyen permettant d’accomplir notre mission. Celle-ci est définie comme un « service et une restauration de la personne humaine –image et ressemblance de Dieu -, dans son intégrité et dans sa dignité afin qu’elle participe à la construction d’une Afrique réconciliée avec elle-même, plus fraternelle, plus solidaire, plus juste et plus ouverte ».

Ma vision personnelle de la formation dans notre Province s’inscrit dans le même cadre. Il me semble que notre Province se doit de former des jésuites qui seront utiles au peuple de Dieu. Être utile à la société, c’est devenir « acteur de changement ». Il s’agit de former des jésuites enracinés dans la spiritualité ignatienne et capables d’analyser les problèmes sociaux, politiques et économiques auxquels le continent noir est confronté. C’est dans cette perspective que nous essayons de diversifier la formation. En quoi ma formation m’aide à être utile, attentif aux problèmes des communautés et à me mettre efficacement au service de l’Afrique en pleines mutations ?

En fin de compte, la formation dans notre Province doit nous aider à redonner aux hommes et aux femmes de cette partie du continent un visage digne de personnes créées à l’image et à la ressemblance de Dieu.

  1. Nous sommes intéressés par l’un ou l’autre élément fondamental sur lequel vous aimeriez revenir sur le rapport entre mission et études dans l’AOC.

Réponse :

Je voudrais revenir sur deux aspects. Le premier concerne la perception que nous avons de la mission et des études. Dans ma lettre du 02 juillet 2015, je n’ai pas manqué de souligner qu’une « étude est faite pour répondre plus efficacement aux exigences de la mission ». En d’autres termes, les études s’imposent à nous pour la mission. Notre « Projet apostolique de la Province 2012-2022 » explicite les grandes orientations de la mission. Il indique les priorités apostoliques qui sont les Nôtres dans les années à venir. Il est donc important de se familiariser avec ce document et voir dans quel domaine apostolique on peut être utile ou rendre service à l’Église. L’objectif est d’aboutir à une fusion entre le désir du scolastique et les attentes de la Province. Le compte de conscience et les rencontres avec le Délégué du Provincial pour la formation facilitent l’orientation des études en fonction de la mission. Il peut arriver que le Provincial demande à un scolastique de faire une thèse parce que la mission qui lui est confiée exige un doctorat.

Le deuxième aspect est la suite du premier. C’est la liberté intérieure par rapport à la mission reçue. « Le scolastique est invité à se décentrer pour faire confiance à la Compagnie qui lui indiquera ce qui lui convient pour contribuer à la mission apostolique de la Province ». Sur ce point, je ne voudrais pas faire un commentaire mais plutôt inviter le lecteur jésuite à réfléchir sur la manière dont il vit la liberté intérieure vis-à-vis de la mission que la Compagnie lui confie. Je pense à la question de la frustration, de la démotivation, etc., dans la Province. Faut-il créer un espace où les frustrations et démotivations de certains compagnons sont dévoilées ? Que faire ?

  1. Quels sont les enjeux pratiques de ce mini-symposium sur l’intégration des scolastiques à la manière de procéder de l’AOC en particulier et de la Compagnie en général ?

Réponse :

L’un des enjeux de ce mini-symposium est de permettre aux scolastiques de participer à la réflexion sur la formation intégrale des jésuites. Il s’agit de se retrouver, comme corps apostolique, pour faire connaissance mutuelle et chercher ensemble des voies nouvelles en vue d’une formation solide et adaptée au contexte de notre mission.

Le deuxième enjeu est de relire ensemble notre vie, nos expériences académiques et spirituelles. L’objectif de cette relecture est de renforcer nos liens d’amitié dans le Seigneur et surtout de nous préparer à la collaboration dans la mission du Christ dans notre monde.

  1. Pour terminer, quels sont les défis concrets qui attendent aujourd’hui les jeunes scolastiques en formation dans la Province ?

Réponse :

Je pense que l’éducation en Afrique est ‘le’ défi concret qui attend les scolastiques. Dans cette partie de l’Afrique soumise à la rude compétition et aux effets de la globalisation, la qualité de la formation est devenue un enjeu majeur pour la survie des peuples et de leurs nations. Le devenir de nos peuples passe par les nouveaux enjeux de la formation intellectuelle, humaine, spirituelle et professionnelle.

Dans cette perspective, je pense que notre Province devra s’orienter résolument vers la formation des jeunes dès le bas-âge. Nos collèges devraient devenir des complexes scolaires formant ainsi nos leaders de demain.

Je tiens à remercier les organisateurs de ce mini-symposium.

Merci à vous, chers journalistes !

 

Hyacinthe LOUA, sj

Provincial AOC

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