Nicolas OSSAMA

Nicolas OSSAMALe Père Nicolas Ossama célèbre en cette année son jubilé de 50 ans de sacerdoce. Nous lui avons donné la parole dans la mesure de l’évocation de ses souvenirs.

 

Itinéraire du P. Nicolas Ossama

 

Naissance le 14 décembre 1929 à Yaoundé.

Entrée le 14 septembre 1953 à Djuma (Congo Belge).

Juvénat en Belgique. Philosophie à Vals (Gaule) Théologie à Fourvière (Lyon). Ordination le 5 septembre 1965.

1960-1968       Douala : Professeur au collège Libermann.

1962-1965       Théologie à Fourvière

1965-1969       Douala : Professeur à Libermann

1970-1972       Yaoundé : Aumônier des étudiants.

1972-1973       Soutenance thèse de doctorat en Histoire à Lyon, puis ministère à Brazzaville

1973-1976       Yaoundé : « Equipe diocésaine d’animation pastorale ».

1976-1980       Yaoundé : Directeur du collège Obama-Ongola. Ministère paroissial rural.

1980-1983       Yaoundé : Préfet des études du Séminaire Ste Thérèse de Mvolyé.

1983-1984       Lyon : Année sabbatique – Soins de santé.

1984-1993       Yaoundé : Vicaire à Mvolyé. Rédacteur de Nleb Bekristen. Enseigne la théologie à

Ngoya et aux Laïcs de Mvolyé

1994-1999       Yaoundé : Curé de Nkongoa. Enseigne l’histoire à l’ICY.

2001- 2002     Marseille : Année sabbatique

2002-2005       Yaoundé : Ecrivain. Vicaire à Tsinga.

2006-2009       Yaoundé : graves problèmes de santé.

2010-2015       Yaoundé – Bertoua: Travaux d’histoire de l’Eglise. Ministères divers. (Correction par le P. Ossama, ce 31 août 2015).

Interview du P. Nicolas Ossama

Quel est votre itinéraire dans la Compagnie de

Jésus. Avez-vous des souvenirs marquants ?

1/ [cf. l’itinéraire ci-dessus]

2/ A propos des souvenirs marquants que j’ai pu garder de ma vie :

„ A Libermann (1960 – 1962 ; 1966 –

1969) ;

„ A   l’Aumônerie   des   Etudiants   de

Yaoundé (1970 – 1972) ;

„ Dans les maisons de formation en

Europe (1956 – 1960 ; 1962 – 1966) ;

„ Dans mes rapports avec le clergé diocésain de Yaoundé, puis de Bertoua (1973 – 1993 ; 1994 – 2001 ; 2010 –

2015).

Le champ de mes souvenirs est plutôt étendu et varié dans le temps et dans l’espace. Il me faudrait pas mal de temps pour les rassembler et les organiser par écrit. Peut-être une vraie interview avec enregistrement de mes réponses aurait fait l’affaire, en partie du moins.

Comment avez-vous connu la Compagnie et qu’est-ce qui vous a attiré chez elle ; Comment percevez-vous votre vocation sacerdotale?

La 2e série de questions porte sur « comment je perçois ma vocation   de prêtre dans la Compagnie de Jésus », et me semble plus aisée à résumer. Mon entrée dans la Compagnie de Jésus a lieu alors que je suis au Séminaire, c’est-à-dire sur le chemin vers le sacerdoce

catholique. Je n’ai jamais été tenté par la vocation de jésuite non prêtre, et je me trouve très à l’aise dans la vocation de prêtre dans la Compagnie   de Jésus. Saint Ignace a précisé dans les Constitutions que la Compagnie de Jésus est un « Ordre sacerdotal ». Aussi, pour moi, être jésuite et prêtre, c’est tout un, l’un ne va pas sans l’autre. Ma vocation dans la Compagnie m’a permis d’être le prêtre que je souhaitais être, et très précisément pour la spiritualité.

Qu’est ce qui vous a incité à écrire l’histoire ? et à quel domaine de l’histoire religieuse vous attachez-vous?

La 3e série de questions porte sur « ce qui m’a incité à écrire l’histoire » !   On remarquera aisément que je suis venu avec quelque retard à l’écriture de publication : je me suis longtemps contenté d’enseigner, car j’ai enseigné depuis

1950, à Akono, à l’Ecole Primaire et au Séminaire. Jusqu’en 1980, je n’ai guère publié que des articles, y compris sur l’histoire [voir les Cahiers Libermanniens publiés au Collège Libermann (1966 – 1970)]. Ce n’est qu’en 1980

qu’est publié le Feg Beti, tome 1, dont la suite

est   en   édition   actuellement !   C’est   que l’enseignement m’a paru longtemps suffire à transmettre le savoir. Il faudra, en effet, attendre

1997 pour la publication   de L’Eglise de Yaoundé dont l’accueil très encourageant   par Mgr Jean Zoa m’obligea à lui promettre une suite qui vint en 2006, sous le titre que vous connaissez : Mgr Jean Zoa. Christianisme Africain et Destin de l’Afrique. C’est, en fait, en

2003 que je me suis décidé à écrire, puisque je n’avais plus à enseigner de façon normale et régulière : je prenais ma retraite d’enseignant. J’étais donc libre pour penser à écrire, et m’organiser pour le réaliser.

J’écris surtout en Histoire, parce que c’est la discipline que j’ai le mieux étudiée et c’est aussi celle qui me donne le plus de satisfaction dans la recherche du vrai et du bien. Dans quel domaine de l’histoire ? Aucun ne m’est interdit : c’est ma vie concrète et réelle qui m’oriente   vers le domaine religieux que j’estime plus important que le politique, l’esthétique et autre. Évidemment.

Vous avez écrit un livre sur les rites et les traditions des Anciens Beti du Cameroun ; que vouliez vous transmettre à vos lecteurs ? Comment inciter les jeunes d’aujourd’hui à connaître leurs cultures ?

La dernière série de questions porte sur mon dernier livre,   Rites et croyances des Anciens Beti, pour lequel vous me demandez « ce que je veux transmettre à mes lecteurs » ! Cette question semble insinuer que vous n’avez pas encore lu le livre, sinon vous auriez trouvé, dès l’Introduction, la réponse à votre question, à savoir : retrouver la vérité sur les racines de ma tradition abusivement et traitreusement diabolisée, « convaincu qu’il est essentiel pour un peuple, s’il veut s’avancer dans l’avenir avec audace, de s’appuyer sur ses racines. Voilà ce qui nous a animé dans cette entreprise » (p.16). L’Introduction   finit en invitant le lecteur chrétien à chercher et à trouver « comment vivre les valeurs du So dans le monde d’aujourd’hui » (p.16). Mais   la question se continue :   « Comment   inciter   les   jeunes d’aujourd’hui à connaître leurs cultures ? » Je réponds : tout d’abord en la leur faisant connaître, en la leur présentant le plus profondément, le plus humainement possible, non comme un folklore, mais comme une vie humaine réelle encore que souvent symbolisée ; en l’exposant le plus fidèlement possible, hors de toute idéologie politique ou religieuse. En insistant aussi sur leur responsabilité historique et, si possible, chrétienne.

Un proverbe de chez vous dit : le pangolin est devenu sourd à cause de nombreux conseils. Avez-vous néanmoins quelques conseils pour vos jeunes compagnons qui font leurs premiers vœux aujourd’hui ?

Quant à la dernière question, à savoir « quels conseils pour mes jeunes compagnons qui émettent leurs premiers vœux de religion dans la Compagnie de Jésus le 5 septembre 2015 ? », c’est tout spontanément   que, loin de les assourdir par mes conseils, je leur dis, mieux que des conseils, mes vœux (souhaits) les plus ardents de joie profonde et de paix radieuse. Ces vœux religieux qu’ils professent, c’est en pleine Afrique qu’ils les professent. Je leur souhaite qu’ils soient de très bons religieux jésuites, aujourd’hui, demain et toujours, et qu’ils soient de bons jésuites africains : d’autant plus jésuites qu’ils seront authentiquement Africains, et d’autant plus Africains qu’ils seront véritablement jésuites : sans aliénation ni compromission, et sans exclusion, à l’image et ressemblance du Seigneur, Jésus-Christ, asuzoa pour chaque jésuite, et zomoloa pour tout homme, sur la terre comme au ciel.

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