En date du 28 et 30 juin 2021, trois de nos compagnons, Aka Grah Alain, Djaowé Christophe et Azefack Ajumessi Conrad sont passés devant les jurys de soutenance pour l’obtention de leur diplôme de master en philosophie classique. Ces soutenances ont eu lieu au sein de la faculté de philosophie de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) et ont été sanctionnées par la mention très bien.

S’agissant des questions relatives à leur thèmes de recherche, Alain et Christophe ont été marqué par la crise de l’humanité. Chacun, à sa façon, s’est intéressé à la question des fondements de cette crise.

En effet, c’est à travers le thème « l’idée de l’homme dans la pensée nietzschéenne » que Alain Grah a tenté de comprendre l’homme complexé dans la modernité et la postmodernité. Cet homme dominé par la volonté de puissance vit dans un certain complexe d’infériorité ou de supériorité qui le rend fragile. Il est alors confronté à une grave crise manifeste des valeurs. Cette opportunité de recherche offre un cadre de compréhension des sources et origines d’une telle  crise. Le but était la saisie de la conception nietzschéenne de l’homme afin de pouvoir analyser son impact sur notre époque et dégager ses limites. 

C’est dans cette même perspective que s’inscrit Djaowé Christophe. Cependant, ce dernier se distingue d’Alain par l’analyse de cette crise de la personne humaine sous le prisme de la pensée d’Emmanuel Mounier, avec la thématique, « La crise de la personne humaine dans les sociétés contemporaines ». Christophe soutient que l’être humain est fragmenté en lui-même dans son rapport avec la nature et avec autrui et vit dans une société impersonnelle et en pleine décadence. Cette société rend l’homme introverti et incapable de se réaliser intégralement avec les autres. Il est centré sur lui-même et réduit à une existence soit purement matérielle, soit purement spirituelle. Or, il est tout entier corps et esprit, un être tout entier : une personne. Ainsi, la personne humaine étant essentiellement un être de relation, elle ne peut se réaliser qu’en relation avec la nature et avec autrui. Par-là, elle forme avec les autres et la nature une communauté qui est le lieu de son épanouissement et de son accomplissement.

De son côté, Azefack Ajumessi Conrad se démarquera des deux premiers compagnons en orientant son champ d’investigation vers l’épistémologie. Il aborde son travail dans le domaine de la connaissance, optant pour thème, « The kantian concept of the constructivism ». Il a montré par sa thématique les domaines de connaissance de l’homme et la distinction entre le monde nouménal et monde phénoménal. Il souligne aussi les limites des sciences dont beaucoup de nos jours considèrent comme le seul moyen de parvenir à la connaissance.   

A travers leurs charismes oratoires, les compagnons ont fait preuve de magis dans la présentation du fruit de leur recherche. Ces soutenances, faut-il le mentionner, ont positivement marqué aussi bien les membres des jurys que l’audience de la circonstance.

Nous signalons une appréciation générale à l’endroit de chacun et un encouragement à continuer dans cette même perspective dans l’avenir. Quant aux impétrants, la grande joie qui se lisait sur leur visage nous a convaincu de la satisfaction personnelle qu’ils ont éprouvé pour la qualité de leur travail.

Jacques NGOL, SJ

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