frère vincent soreng

Ce 31 juillet 2019, les jésuites de la province d’Afrique Orientale ont célébré la solennité de la saint Ignace au « Mwangaza Jesuit Center » dans la capitale kenyane, Nairobi. Une célébration très particulière puisque deux jésuites ont été incorporés définitivement dans le corps apostolique de la Compagnie de Jésus et surtout, parce que le Saint-Père a reconnu l’engagement du Frère Vincent Soreng, S.J, en faveur de notre maison commune. Le Frère jésuite a planté plus de 5000 milles arbres.

Dans l’immense Mwangaza Jesuit Center de Nairobi, véritable forêt urbaine, les jésuites et leurs collaborateurs se sont retrouvés pour la Saint Ignace ce 31 juillet 2019. La célébration eucharistique a été animée par la chorale de Hekima University College, composée de scolastiques jésuites aux études théologiques. En plus des derniers vœux solennels de deux jésuites, la lettre de reconnaissance du Pape François pour l’engagement du Frère Soreng a été lue à la fin de la messe. Une triple célébration donc, comme l’a souligné le Père Joseph Oduor Afulo, Provincial des jésuites d’Afrique Orientale, dans son homélie.


Être jésuite exige de la détermination, de la concentration et du dévouement

« Mener toute sa vie en tant que religieux et plus encore en tant que jésuite exige de la détermination, de la concentration, du dévouement, de la patience et de la persévérance », a affirmé en substance le P. Afulo. Se référant au parcours spirituel du fondateur de la Compagnie de Jésus, Ignace de Loyola, le Père Afulo a insisté sur le fait que la motivation de l’écolier d’Alcala, doit aussi être celle qui meut chaque jésuite dans sa vocation. Tout comme le saint de Loyola, le jésuite, a noté le P. Afulo, compte sur le Seigneur pour lui accorder la grâce de rester fidèle à sa suite. Ainsi l’incorporation définitive des Pères Francis Njuguna et Stephen Nzyoki, a-t-il expliqué, « exige une plus grande abnégation de soi, une humilité profonde et une simplicité dans les relations avec des personnes de classes différentes, et un désir constant d’aller là où le besoin est le plus grand ». Mais cette aventure n’est possible qu’avec l’engagement dans la prière, afin que le Seigneur nous accorde la grâce d’accomplir la mission qui nous a été confiée. Une mission que le Frère Soreng a su accomplir dans sa longue vie de jésuite. Le Frère Soreng a donné un bon témoignage de sa vie en prenant soin de l’environnement et en étant fidèle comme jésuite, a reconnu le père Afulo. Sa présence au milieu des jésuites aujourd’hui, a-t-il soutenu, est un signe d’encouragement et une interpellation.

Il y a de la noblesse dans le devoir de prendre soin de la création par de petites actions quotidiennes

Alors que les jésuites viennent de réaffirmer leur engagement en faveur de notre maison commune à travers l’une des quatre préférences apostoliques pour les dix prochaines années, le Pape François a tenu en personne à faire honneur au Frère Soreng, à travers une médaille de reconnaissance et une correspondance. A 83 ans, écrit François, le Frère Soreng continue de travailler dans la vigne du Seigneur avec l’énergie d’un jeune homme. Reprenant son encyclique Laudato Si’ au numéro 211, le Saint-Père soutient qu’ « il y a de la noblesse dans le devoir de prendre soin de la création par de petites actions quotidiennes ». En reconnaissance de ses œuvres en Inde, son pays natal, et en Afrique, le Pape a adressé ses sincères remerciements au frère Soreng et lui a accordé sa bénédiction apostolique.

Dans la même dynamique, le Supérieur General de la Compagnie de Jésus, le P. Arturo Sosa, a tenu lui aussi, dans une autre correspondance, à reconnaître l’engagement du Frère Soreng. Le Père Sosa a situé sa reconnaissance à deux niveaux : un frère exemplaire (un jésuite travailleur et heureux) et un homme qui s’occupe sans relâche de notre maison commune depuis plus d’un demi-siècle. « La disposition fondatrice de notre frère est clairement celle que saint Ignace décrit comme “la pureté d’intention” qui implique obéissance, abnégation et union avec Dieu en “action” », témoigne le père Sosa.

De Ranchi à Mwangaza, Soreng a planté plus de 5000 arbres

Congénère du Pape François, le Frère Soreng est né le 26 mai 1936 en Inde dans la province de Ranchi. Il est entré dans la Compagnie de Jésus en 1955 en Inde. De son Ranchi natal, il a rejoint la province jésuite de l’Afrique Orientale en 1971. Du séminaire Saint Paul de Busere dans l’actuel Soudan, au Mwangaza Jesuit Center, en passant par le noviciat jésuite St. Francis Xavier à Chelston à Lusaka en Zambie (1981), le noviciat Gonzaga Gonza à Arusha en Tanzanie (1995), l’école secondaire St. Peter Claver à Dodoma (2017), le Frère Soreng a passé la majeure partie de sa vie adulte à prendre soin de la planète en Afrique. Ses missions dans divers lieux comme administrateur, ont toujours beaucoup de succès, avec une attention particulière pour la conservation de l’environnement. Récemment il est retourné à Mwangaza (il y était déjà deux fois en 1985 et en 2005), où il travaille sur des vergers et des jardins potagers. A la fin de la célébration du  31 juillet 2019, un arbre a été planté en son honneur dans la cours du Mwangaza Jesuit Center, un arbre qui porte d’ailleurs son nom. Avec une démarche frêle, le Frère Soreng a participé à la mise en terre de l’arbre qui porte son nom. Le Pape François écrit à son sujet : « Nous naissons la même année, nous savons de plus en plus que nous avons besoin de la grâce de Dieu, plus que tout autre chose, pour continuer ». Puisse notre amour pour notre Seigneur Jésus, a souhaité François, augmente notre passion pour prendre soin de la création de Dieu.

Cédric Mouzou, SJ

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