
Le dimanche 13 Aout 2013, tôt le matin dans cette légère brise qui nous environne a la Gombe, les Scolastique Thibaut AYISSI, Ousmane TOURE et moi, tous de AOC se rendent à la maison provinciale (ACE) pour le départ vers le Beach avec quelques compagnons (ACE), le Révérend Père, vice-provinciale, le Père Gilbert MBAMBI, le Supérieur de la communauté SERVICO, le Père Isangu (ACE) et le délégué à la formation, le Père Christian NDOKI. Le Beach sera le premier lieu d’accueil de la délégation venant de Brazzaville composé des compagnons jésuites et des membres de la famille.
Le lundi 14 Aout 2017, aux environs de 11h 15 mn la délégation composé des représentants AOC, ACE et des membres de la famille, ainsi que des proches, amis, religieux et religieuses d’autre congrégation ont quitté ensemble le servico pour se rendre au centre hospitalier monkolé pour la levée de corps. Arrivé à monkolé, à 13h, j’aperçois le Provincial, le Père Hyacinthe LOUA accompagné du vice-provincial, le Père Gilbert MBAMBI devant l’entrée de la Morge. J’aperçois aussi à l’entrée de la morgue un véhicule (corbillard) apprêté pour la circonstance. Le soir, à 19 h 00 mn, la messe commence. Première célébration eucharistique en présence de cercueil de Léon Pape. La messe commence par la procession d’entrée. J’aperçois le célébrant principal, le Père Hyacinthe LOUA (AOC), le vice-provincial (ACE), le Père Gilbert MBAMBI, le supérieur de la communauté Saint Pierre claver, le Père Isangu, le Pierre Bienvenue MAYEMBA suivie de quelques compagnons jésuites. Nous notons aussi la présence d’un archevêque auxiliaire de Kinshasa. Le parcours de notre compagnon Léon Pape est lu par le Père George KATUMBA. Dans son mot d’ouverture, le Provincial, en s’exprimant sur la mort de Léon Pape a parlé en ses termes, je cite : un désarroi, une source de révolte, une angoisse. La première lecture est tirée de la lettre de Saint Jean (1 lettre Jn 4, 11-17. 20-21) suivi du psaume et de l’évangile. L’homélie a été dite par le Père Bienvenue MAYEMBA qui était le professeur de Léon Pape, lorsque celui-ci était au théologal.
Dans son homélie, le Père Bienvenue a mis l’accent sur l’orientation des recherches de Léon Pape. Léon Pape avait un souci pour la justice sociale. Léon Pape était préoccupé par les ravages de la migration. Il avait le souci de contextualisé la foi. Pour Léon Pape, la foi doit s’ouvrir à toutes les questions existentielles. Il était préoccupé de la question du lien entre la théologie politique et la foi. Léon Pape était révolté par toutes les injustices lié à la migration. Pour Léon Pape, la théologie doit assumer le contexte dans lequel, il est élaboré. Deux figures se dégagent alors de Léon Pape : Passion pour Dieu et compassion pour les hommes. Le Père Bienvenue finira son homélie par ses phrases : il n’est pas bon que le maitre enterre son élevé, qu’il aurait voulu que Léon Pape soit à sa place. Après la messe, il y a eu une veillé jusqu’à l’aube.
Le jour de l’inhumation, le cercueil est présent sur le devant de l’autel et des fleurs posées sur le dessus et des bougies l’entourant. Les membres proches de la famille sont placés sur les premiers bancs puis les autres personnes se placent derrière. La messe a commencé aux environs de 09h 50 mn. Le célébrant principal est L’évêque auxiliaire de Kinshasa, Monseigneur Donatien BAFUIDINSONI. Tout au début de cette célébration eucharistique, la chorale entonne le chant : Dans notre vie et dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. C’est le chant exécuté durant l’encensement tout au début de cet eucharistie. Suite à ce rituel, le Père George KATUMBA vient nous faire part du parcours de notre frère Léon Pape dans la compagnie de Jésus. La première lecture est tirée de l’épitre de Saint Paul au romains suivi du psaume et de l’évangile, tiré de Saint Jean. Le diacre, le Père Gabriel KUNONGA BIATIAKANA proclame cette parole de Dieu. L’homélie a été dite par le Père provincial Hyacinthe LOUA.
Tout au début de son exhortation, le provincial a insisté sur la foi qui doit habiter chaque croyant en reprenant une citation d’évangile : si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. Pour lui, devant la mort, l’être humain oscille entre deux attitudes, celle de l’espérance et celle de la foi. Comment alors comprendre la mort d’un jeune jésuite de 39 ans ? Devant cette mort, la présence et la compassion sont des attitudes que nous devrions tenir. Nous sommes bouleversés par la mort de Léon Pape. Mais pour cela dans notre cheminement dit le provincial, la mort n’a pas de prise sur nous, chrétien. Voile ce que nous confessons aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, Jésus réconfortait Marie à la mort de son frère Lazare. La mort pour le chrétien nous dit le provincial est un passage obligé, mais par cette mort, Dieu nous conduit à une vie qui n’a pas de fin. Léon Pape a tout au long de son existence une vie enracinée dans le Christ précise le provincial. Léon Pape nous demande aujourd’hui de faire pareille, de croire que notre vie appartient à Dieu. Enfin, il souligne que Léon Pape a été un vrai missionnaire au sens propre du terme : il a eu une vie heureuse, il est mort en mission, en étant au service de la mission sur une terre missionnaire.
Tout juste après l’oraison après la communion, le vice-provincial de L’ACE est appelé à prendre la parole pour son mot de circonstance. Après cela, c’est aux membres de la famille éplorée. Les jésuites présents sont alors appelés pour rendre un dernier adieu à Léon Pape. On entonne : Prends Seigneur et reçoit. Ensuite les servants de messe s’approche de l’évêque munis d’eau bénite et de l’encensoir pour rendre un dernier hommage à Léon Pape. Tour à tour, après l’évêque vient le tour du provincial d’AOC et du vice-provincial d’ACE qui passent devant le cercueil pour y bénir le cercueil ainsi que le corps de Léon Pape.
Le cercueil de Léon Pape est ensuite transporté à l’entrée de l’église après le cortège des prêtres. Le véhicule est ensuite bénit et le cercueil est ensuite transporté jusqu’au véhicule, tout le monde se dirige vers le cimetière. L’atmosphère n’est pas des plus agréables, la tristesse se ressent généralement dans les regards, dans les paroles. On a envie de fuir pour s’isoler et lâcher toutes les larmes de son corps. Arrivés à Kimwenza vers 12 h 50 mn, le cercueil est descendu du véhicule. On nous annonce qu’il est désormais l’heure de dire au revoir à notre défunt. C’est relativement triste, certains nez se mettent à renifler subitement, des doigts furtifs sont portés aux yeux subitement. Après quelques rites comme la bénédiction et l’encensement, le cercueil est déposé au fond du trou et nous sommes invités à passer chacun notre tour à faire un signe de croix tout en lançant une gerbe de fleur dans le tombeau.
Francis Thibeault, SJ
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