Père Emmanuel Foro SJ

Les Jésuites viennent de lancer l’année académique 2016 – 2017 à Hekima University College située à Nairobi au Kenya. Une cérémonie d’ouverture marquée notamment par la Leçon inaugurale donnée par le Professeur Franz Gmaier-Pranzl sur le thème Théologie interculturelle: un discours entre l’Afrique et l’Europe.

Au cours également de cette nouvelle année académique, la faculté jésuite de théologie d’Hekima University College enregistre plusieurs changements. C’est ce que nous explique au micro d’Honoré Onana Olah, le Père Emmanuel Foro, SJ, Doyen de la faculté de théologie  :

 

La faculté de théologie de Hekima University College a été fondée depuis 1984, et comme par le passé, elle continue sa mission dans la même vision à savoir promouvoir la théologie catholique dans un contexte d’inculturation. C’est-à-dire, le contexte africain ! Notre institution comprend également l’Institut pour la Paix et les Relations Internationales (Peace Studies and International Relations).

Pouvez-vous nous parler un peu plus du nombre d’étudiants de cette année dans la faculté?

Nous comptons 142 étudiants dont 42 en première année, 42 en deuxième année et 58 en troisième année.

La faculté compte-t-elle seulement des religieux ?

En général, nous avons un certain nombre de congrégations religieuses, qui comprend les Comboniens, les Guadalupe Fathers, les assomptionnistes, les Xavériens, les Montfortin. Mais cette année nous avons en classe de première année, une religieuse, une dame mariée qui seront probablement rejoints par deux autres laïcs. Par conséquent, il n’y a pas que des prêtres en devenir que nous formons.

Pouvez-vous nous parlez des perspectives et du programme d’Hekima University College ?

A propos des programmes, nous avons la licence en théologie qu’on appelle ici Bachelor of theology, un diplôme civil que nous complétons en trois ans. Nous avons également proposé à l’Université Catholique d’Afrique de l’Est (CUEA) dont nous sommes membres (Constiutent College) un programme de Master, qui lorsqu’il va débuter va regrouper les grands départements de la théologie : la Systématique, l’Ecriture Sainte, la Morale, la Pastorale et également un département de théologie  spirituelle. Mais, nous avons également un programme pour les laïcs: theology for the laity où nous formons des laïcs, qui sont responsables dans leur paroisse au niveau de l’Eglise locale, à une initiation de base à la théologie. Nous avons aussi le programme de spiritualité c’est-à-dire comment donner les retraites guidées ? Et cela fait déjà près d’une dizaine d’années que ce programme rassemble chaque année des laïcs, des religieuses, des religieux, des prêtres et un grand nombre des étudiants y compris des jésuites. Je pense que cela réjouit bien des Provinciaux des congrégations religieuses et nous-mêmes (Jésuites) puisque c’est notre héritage.

Lors de l’ouverture de l’année académique, a été évoqué un projet commun entre l’Institut de Théologie Catholique Jésuite (ITCJ) basé à Abidjan en Côte d’Ivoire et celle basée ici à Hekima University College à Nairobi au Kenya. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Permettez-moi également de souligner un autre programme qui est le Post Graduate Diplome en Pastoral Theology qui est aussi une année de formation après la licence en théologie.

Maintenant, la Congrégation pour l’Education Catholique nous a permis de travailler ensemble avec l’ITCJ pour former une faculté jésuite de théologie en Afrique et à Madagascar. Dans cette faculté nous travaillons pour une plus grande harmonisation de nos programmes et un partage plus efficace de nos ressources, en termes de professeurs et en termes d’échange en général. Ce n’est qu’un début, mais déjà à la fin des trois années de théologie, nos étudiants pourront aussi bénéficier du diplôme ecclésiastique.

Qu’est-ce que cela veut dire le diplôme ecclésiastique ?

Le diplôme ecclésiastique permet au récipiendaire de pouvoir intervenir au niveau de l’Eglise ; puisque c’est l’Eglise qui accrédite les enseignants et qui supervise les programmes. Tout simplement ce n’est pas un programme civil. Par exemple, lorsqu’on parle de Licence canonique, pourquoi ne dit-on pas Master ? Ce sont des équivalences mais ce n’est pas la même chose. Quand on parle de Bac canonique, ce n’est pas la Licence civile. Donc, ce programme est un programme ecclésiastique et la faculté est habilitée à délivrer des diplômes ecclésiastiques.

Pouvez nous nous donner une « petite » différence ?

Parlez de différence…l’essentiel de ce qui se fait en Eglise, c’est l’Evangile comme le levain. Ce n’est pas une compétence abstraite générale, mais une compétence qui est pétrie des valeurs de l’Evangile. Voilà la vision d’une faculté ecclésiastique. Et ceci on peut le lire dans les documents que Rome (l’Eglise) nous propose pour considérations. Pour résumer, tout est guidé par la « lumière de l’Evangile ». C’est vrai que la théologie même quand on accorde un diplôme civil est guidé par la même vision de l’évangile mais de manière beaucoup plus spécifique nous sommes toujours au service de l’Eglise et on a une attention spéciale à l’enseignement de l’Eglise dans une faculté de théologie.

Le mot de la fin !

Nous sommes remplis d’espoir et nous pensons que l’avenir est radieux même si le travail qui nous reste à abattre est immense ; mais nous avons les ressources et le personnel qu’il faut. Il faudrait simplement se mettre à la tâche et Dieu va nous bénir. J’y crois profondément et dans ce cens nous rendons déjà grâce et nous espérons une année fructueuse et un avenir très radieux.

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