
SÉMINAIRE DE FORMATION SUR LA PÉDAGOGIE DANS LA FORMATION D’ADULTE ET L’ÉLABORATION DES RÉFÉRENTIELS DE FORMATION PROFESSIONNELLE
S’il est vrai que l’enseignement universitaire a été longtemps considéré comme l’un des piliers de l’éducation et de l’insertion sociale en Afrique, il n’en demeure pas moins vrai que le secteur de la formation professionnelle y est en progression depuis une quinzaine d’années. Répondant ainsi au problème de l’emploi et de l’employabilité que connaît la jeunesse africaine, et spécialement celle de Lubumbashi (chef-lieu de la province du Haut-Katanga), une ville cuprifère de la RD Congo. Le secteur minier (les Minings) qui, jusque-là, y absorbait plus de 60% des jeunes de la province, est de plus en plus en perte de vitesse, occasionnant ainsi un taux croissant du chômage des jeunes. D’où, la nécessité de développer d’autres secteurs d’activités, porteurs d’emploi et destinés à répondre aux besoins locaux de marché du travail et particulièrement à ceux des entreprises.
C’est donc pour apporter une réponse à ce problème que le Collège Technique Mwapusukeni (CTM), dans sa politique de formation, préconise ouvrir un Centre de Formation Professionnelle axé sur le développement et le renforcement des capacités dans les métiers : Mécanique Automobile, Soudure Industrielle, Electricité-Bâtiment, Plomberie, Informatique, pour ne citer ceux-là.
Pour les compagnons qui ne le savent pas, signalons, en passant, que le CTM est une école technique privée que le dernier gouverneur de l’ex-Katanga, M. Moïse KATUMBI, a donné aux jésuites de la Province d’Afrique Centrale, dans laquelle je fais depuis 8 mois ma deuxième année de régence comme Enseignant de mathématiques et d’Electronique. En effet, grâce au savoir-faire du Recteur et à l’appui de l’ancien gouverneur, le CTM est en train de développer un fort partenariat avec les entreprises de la place qui l’accompagnent dans sa progression vers l’excellence. C’est ainsi qu’il a pu organiser avec la collaboration de l’ONG Expertise Ex-Change, un séminaire de formation au profit des enseignants dispensant les cours techniques en son sein, du 15 février au 15 mars 2016. Les objectifs qu’a poursuivis cette formation peuvent se résumer en trois points, à savoir :
- Renforcer les capacités didactico-pédagogiques de ces enseignants, notamment sur l’andragogie ;
- Maîtriser les notions théoriques de base sur la formation professionnelle ;
- Elaborer les référentiels des formations, le dossier pédagogique ainsi qu’un budget prévisionnel du centre de formation.
Lançant les travaux du séminaire, tout en souhaitant la bienvenue à l’animateur, M. Philippe MUSTIN (Belge), ingénieur et expert en la matière, le Père Max SENKER, SJ, Recteur du collège, a mis l’accent sur les enjeux de la dite formation ainsi qu’aux objectifs poursuivis. Il n’a pas manqué, par ailleurs, de présenter la formation comme étant un premier pas à franchir dans la marche vers l’ouverture du centre de formation envisagé.
Le séminaire a connu deux temps forts. Chaque jour, la première partie, pratique, a eu lieu dans la matinée. Elle a été consacrée en partie à l’élaboration, en petits groupes, des documents pédagogiques et des référentiels de différentes formations. La deuxième partie, théorique, avait lieu dans l’après-midi. Cette dernière a plus porté sur des exposés appuyés par la projection des diaporamas et des films sur la formation professionnelle que présentait M. Philippe, et qui suscitaient des questions et échanges simples et enrichissants.
DEROULEMENT DES TRAVAUX.
Conformément à son agenda, la session s’est déroulée selon le temps imparti et les exigences du programme des cours au collège. Pour ce faire, trois phases ont été le leitmotiv de tout le travail, à savoir :
- Évaluation de la situation en fonction des demandes des compétences du marché du travail de Lubumbashi : l’animateur a rappelé, tout d’abord, que toute offre de formation professionnelle doit être adaptée au marché du travail et aux contraintes de la vie socio-économique des apprenants. De ce fait, après une enquête de 72 heures faite sur base des fiches remplies par des chefs et cadres d’entreprises locales, un travail d’analyse a été fait en petits groupes. A l’issue de ce travail, il a défini les activités et tâches auxquelles prépare le Brevet de Qualification Professionnelle (BQP) qui sanctionnera chaque formation envisagée dans le centre.
- Examen des ressources : Avant de mettre en œuvre un programme de formation du dit centre, il a été donc utile de dresser la liste des besoins à satisfaire. Ces besoins ont été définis en terme de : ressources matérielles (mobilier, locaux des ateliers et des enseignements théoriques, les magasins, l’appareillage, l’outillage, etc.) ; ressources didactiques (bibliothèque en ligne, vidéo, syllabus, ) ; ressources humaines (essentiellement des formateurs devant avoir des compétences pédagogiques optimales et une expérience pertinente dans leur domaine respective). De tout cela, il est ressorti qu’il y a encore beaucoup à faire avant de pouvoir lancer le centre. Toutefois, pour y faire face, comptant sur le personnel qualifié dont dispose déjà le Collège et d’autres qu’on pourra recruter, il sera nécessaire de développer des partenariats avec des entreprises de la place en vue des stages et certifications. C’est le cas par exemple de Schneider Electric, société allemande avec laquelle le processus de collaboration dans le secteur photovoltaïque est en cours.
- Élaboration des Référentiels et Dossiers pédagogiques: tenant compte des ressources que devra acquérir le centre et des formations envisagées, un programme de formation modulaire s’étalant sur 6 à 12 mois et un document pédagogique pour chaque formation ont été élaborés. Dans ces documents, chaque module de formation a été développé autour d’un objectif pédagogique opérationnel. L’ensemble des modules a été formulé dans une approche des compétences à faire acquérir à l’apprenant.
Dans son ensemble, le séminaire s’est bien déroulé. Sur le plan de l’organisation pratique, l’animateur, de concert avec les séminaristes, avait mis en place un planning qui nous a permis de profiter au maximum du temps imparti à la formation. Puisque la formation ne marque pas la création effective du centre dont les démarches pour le financement sont en cours, M. Philippe Mustin a fait des suggestions, aussi bien à l’autorité administrative qu’aux bénéficiaires de la session, pour attirer leur attention sur les éléments qu’il convient de prendre en compte pour mener à bout le projet. On peut dire que la session a pu atteindre les objectifs fixés. Et que, chaque participant y est sorti avec des connaissances supplémentaires qui aideront à mener à bout ce projet de création du centre de formation professionnelle.
Saluant l’implication dont chacun a fait montre durant cette formation, un certificat a été délivré à chaque participant par Ex-change Expertise.
Marlon NTOUMOU-NTONDELE, SJ
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