Au tour du thème général: “caractéristiques de l’Apostolat Social Jésuite en Afrique”, durant trois jours, du 28 février au 1er mars, à “Hekima Peace Institute”, nous nous sommes rencontrés, délégués de l’Apostolat Social, les compagnons et collaborateurs des institutions et centres sociaux des différents provinces et régions de l’assistance d’Afrique. Du thème général, sept sous-thèmes ont découlé à savoir: la spiritualité et l’engagement social, la foi qui fait justice, l’option préférentielle pour les pauvres, le “Magis” dans l’apostolat social, la collaboration dans l’apostolat social, la planification stratégique et Méthode d’action dans l’apostolat social. Dans tous les exposés, les documents de la compagnie, de l’Eglise et autres pouvant nous permettre de clarifier les sous-thèmes ont été décortiqués. Hormis les exposés, les travaux en carrefour, furent un temps de partage d’expériences et de rencontre entre les membres de l’Apostolat Social. Je voudrais dans cette petite présentation parler de mon expérience personnelle à l’issue de cette rencontre.

Il faut pour commencer dire que, l’expérience vécue pendant cette session est bien au-delà de mes attentes. En effet, j’ai appris les fondements de notre apostolat social et de notre engagement comme membre de la compagnie universelle pour la cause de ceux qui sont marginalisés et de ceux envers qui la société est injuste, en d’autres termes, le combat contre les injustices sociales dans nos milieux de vie. Inspiré par notre spiritualité encouragée par les documents fondateurs de la compagnie de Jésus, les Congrégations Générales, les lettres des Généraux de la compagnie de Jésus, les Encycliques des papes etc. l’Apostolat Social devient un impératif dans les milieux où les Jésuites œuvrent. Tous les exposés se sont polarisés vers la Foi qui nous meut à aller à la rencontre de nos frères et sœurs qui souffrent et qui ont besoin de notre secours ; comme le décrit ci bien le Décret 4 de la 32e Congrégation Générale sur l’option préférentielle pour les pauvres : « la mission de la compagnie de Jésus aujourd’hui est le service de la foi, dont la promotion de la justice constitue une exigence absolue en tant qu’elle appartient à la réconciliation des hommes demandé par leur réconciliation avec Dieu ». Prenant conscience des réalités africaines, la pauvreté, la marginalisation, le viol des femmes, la mauvaise gouvernance, les cas de maladie, la question de l’écologie etc. nous sommes désormais outillés d’une double arme pour faire face à ces questions: la Foi et l’Action, Prier et Agir.

Pour Michel Campbell-Johnston s.j, Ignace lui-même en effet, trouvait le temps de garder vivante une variété d’œuvres charitables pour les sans-abris, les affamés, les prostitués pénitentes, les orphelins… Et Michel d’ajouter que durant le concile de Trente, les instructions qu’Ignace donnait à Laynez et à Salmeron pour la visite des malades et le ministère des pauvres définissent la manière d’agir pour les générations de Jésuites à venir. Nous nous plaçons donc à la suite d’Ignace et de ses compagnons pour nous mettre à l’évidence de rendre service aux âmes pour la plus grande gloire de Dieu. Le Père Kolvenbach, dans Le service de foi et la promotion de la justice. Evoquer le passé et envisager l’avenir, dans Promotio Iustitiae, N®96, 2007, p.10, a exprimé en quoi les Exercices Spirituels, source d’inspiration pour la compagnie, présentent, en plus des fameuses règles pour le discernement des esprits, un ensemble de règles pour la distribution des aumônes aux pauvres (E.S 338-344). Pour Ignace, déclare le père, cette préoccupation (aumônes aux pauvres) était inscrite dans la nature de notre vocation de Jésuites. Pour Ignace, dit-il, nous ne pouvons pas nous dire compagnons de Jésus sans partager son amour préférentiel pour les pauvres. C’est donc, à ce souci majeur d’Ignace orienté vers les pauvres et poussés par notre désir d’être compagnons de Jésus que la cause des faibles doit être inscrite au cœur de nos préoccupations.

Dans nos conversations avec les autres délégués des provinces, régions et les institutions indépendantes sous la direction de JESAM comme AJAN, JRS… J’ai pris conscience de l’importance des autres secteurs de l’apostolat Jésuite à travailler en synergie, à partager leurs expertises pour que la mission de notre Seigneur Jésus soit orientée vers des faits concrets et non vers des paroles abstraites sans contenue pratique. Que le Seigneur nous y aide !

Venus de différentes provinces, régions et institutions indépendantes, la rencontre a eu la présence de plus de 20 personnes, dont trois pères de la PAO : Antoine Bérilengar, Elphège Quenum et Kisito Nantoiallah. Moi, bien qu’étant de la PAO, j’ai représenté plutôt AJAN. Ce nombre important des membres de la PAO prouve le dynamisme de notre province à pourvoir des personnes pour l’Apostolat Social qui est au centre de notre vocation.

L’ouverture de la rencontre s’est faite par une messe présidée par le socius du JESAM, le père Istas Michel. Lors de cette célébration eucharistique, le père nous a exhortés à prendre conscience du besoin imminent de l’Afrique pour pouvoir y réagir efficacement. Après la messe et le petit déjeuner, le père socius a ouvert la session en nous rappelant l’importance d’une telle rencontre et les attentes qui ne doivent pas être spéculatives mais concrètes, par les actes qui seront la manifestation de notre foi.

A la fin de la session, le 01 mars, le président du JESAM, le père Michael Lewis est venu clôturer par un mot d’encouragement, bref, concis et riche de contenu. En effet, le père a apprécié plusieurs initiatives de la part de l’Equipe organisatrice de cette session composée des pères Rigobert Minani Bihuzo, Ferdinand Muhigirwa et Antoine Bérilengar, pour l’ébauche d’un document intitulé Caractéristiques de l’Apostolat Social Jésuite en Afrique. Il a demandé à tous les participants de ne pas garder ce qu’ils ont appris pour eux et eux seulement, mais de les partager avec les autres, Jésuites et collaborateurs, pour que la mission que le Christ Jésus nous a confiée soit une réalité.

Que le Seigneur qui se souci des pauvres, des orphelins, des marginalisés, des sans-abris, de la nature… nous protège et nous donne la force de bien œuvrer dans sa vigne.

 

Amédée TAROH, SJ

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