Déplacements à Kyabé et Sarh, via le Lac Iro, visites scolaires de l’arboretum “Frère Apollinaire”, Journée Internationale de Lutte contre le Paludisme et enfin de l’eau à Dadouar !

1 064 kilomètres
C’est la distance parcourue Mongo-Sarh, via Boum Kabir, le Lac Iro et Kyabé, aller-retour, pour notre visite habituelle. Mais notre véhicule de location, mauvaise surprise, n’était pas un vrai 4×4 ! Bref, ce mardi 25 février nous atteignîmes Kyabé à la nuit tombée, fraternellement accueillis par la communauté jésuite.

Déjà à Boum Kabir, au bord du Lac Iro, Erbi Alkali, Fadoul Banatine le fidèle jardinier, Moussa Mahamat le chauffeur et votre serviteur, nous étions bien reçus par M. l’abbé Alfred Yadjingar qui avait choisi pour nous un vrai poisson sans arêtes, un délice. Alfred a poursuivi le voyage avec nous ainsi qu’un autre passager, Pierre, du village voisin Boum Saker. A Kyabé nous avons raté Charles Danembé, supérieur local et curé de cette immense paroisse, car il préparait la prochaine visite de l’évêque, Mgr Miguel Sebastian, pour des confirmations. Mais le ministre, le Frère Roméo Agbodemakou nous attendait fraternellement, avec les anciens : père Pascal Loua, directeur du collège, Bovis et Loïck les deux régents du collège.

Le mercredi matin 26 février nous voici en route pour Sarh, mais le roulement de la roue avant gauche rendait l’âme. Trois heures d’attente sous le vaste ombrage d’un manguier et, grâce à l’entregent du père Erbi, le secours arrive en la personne de M. Brahim et ses apprentis.

A Sarh nous avons retrouvés nos compagnons jésuites, le père Patrick Beugré supérieur et directeur du collège, les deux régents Bertand Ouedraogo et Précieux Goma, et les anciens, pères François Kpehounton et Lwanga Nguehornan.

Dans l’après midi nous avons été surpris par le beau développement des jardins du Grand Séminaire St Mbaga Tuzinde, plein de légumes, bien sûr, mais plus émerveillés encore par une remarquable plantation d’Artemisias, fruit des semences récoltées sur place l’année précédente par Bertin et ses amis séminaristes. L’avenir de cette culture est assurée, tant par la bienveillance du Père Recteur, M. l’abbé Fidèle Alladoumbaye, que par l’enthousiasme des séminaristes eux-mêmes. Nous leur avons laissé trois bons plants d’Artemisia afra et des semences de Pois d’Angole pour la fertisilisation. Un peu d’inquiétude ? Bertin va quitter Sarh pour le séminaire de théologie St Luc de Bakara, proche de N’Djaména. Gageons que la culture des Artemisias fleurira maintenant aux portes de la capitale du pays.

Enfin une séance est prévue à Kyabé avec une trentaine de jardiniers réunis par le Frère Roméo :
« Comment préparer un bio-pesticide, toxique pour toutes sortes de ravageurs et puant à souhait ».

Le vendredi 28 février, après deux bonnes heures de travail le contrat était rempli. Le samedi 1er mars nous reprenons la piste pour Mongo où nous sommes arrivés à la nuit tombée.

Si Dieu me prête vie je ne suis pas sûr de recommencer ce voyage l’année prochaine car, comme on dit en
Provence : »J’étais tout bien escagassé » !

Heureusement il y a une autre bonne nouvelle : le mardi 11 mars au matin, la classe de Cinquième du « Collège des Producteurs », conduits par leur professeur de biologie, M. Sylvain Ibrahim, venaient visiter l’arboretum « Frère Apollinaire », en deux groupes d’une quinzaine d’élèves. C’était une première attendue depuis longtemps : réaliser la vocation didactique de l’arboretum. Tant à découvrir : des arbres ayant déjà acquis leur pleine stature comme l’acajou du sénégal, des arbustes assez épineux et touffus comme l’Acacia mellifera pour constituer des haies infranchissables, d’autres offrant leurs feuilles comestibles. Une fille, Falmata, bonne citadine de culture arabe, m’a avoué « Alors, c’est çà le « dapkar » (Crateva adansonii)» dont elle achetait régulièrement les feuilles au marché, sans avoir jamais vu l’arbuste en question !

Le 25 avril prochain, ce sera la Journée Internationale de Lutte contre le Paludisme. A travers le monde, de l’Indonésie à l’Amérique Latine en passant par l’Afrique, la centaine de Maisons de l’Artemisia mettront en œuvre toutes les ressources possibles pour cette noble mission : comment éradiquer le paludisme, cause de la mort de millions d’enfants chaque année. Pour sa part la Maison de l’Artemisia de Mongo fera une distribution de poches d’Artemisia avec une fiche donnant toutes les explications sur les vertus de ce cadeau du Bon Dieu.

Toute dernière bonne nouvelle : depuis plus de 60 ans il était proverbial de parler du caillou sec de Dadouar. Un forage, proche du dispensaire, donne de l’eau en abondance !

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