La troisième lettre encyclique du pape François est la plus longue. Elle résume l’enseignement social du pape sur la fraternité universelle. Cette dernière lettre encyclique est la relecture de l’Évangile dans la perspective du dialogue interreligieux et des expériences de rapprochement des disciples de Jésus-Christ dans la ligne des orientations du Concile Vatican II. Le pape s’inspire de la spiritualité de saint François d’Assise et n’hésite pas à intégrer dans sa réflexion les belles intuitions de non-violence de Gandi et du pasteur Martin Luther King. La pratique de la réconciliation de Mgr Desmond Tutu et la vie contemplative de Charles de Foucauld en milieu musulman donnent au pape les raisons de croire en une fraternité victorieuse des conflits du racisme et du nationalisme effrené. Avocat de la migration internationale, le pape souligne l’enrichissement humain qu’apporte l’accueil des personnes forcées de quitter leur terre d’origine pour une vie meilleure ailleurs.
Une lettre ouverte à l’humanité souffrante qui se bat pour transcender les crises
Fratelli Tutti est une lettre ouverte à l’humanité souffrante qui se bat pour transcender les crises de l’ultra libéralisme, de la pandémie, de l’individualisme et des politiques partisanes de repli nationaliste sur soi. Le pape dans son enseignement social préconise l’amitié sociale et la fraternité comme des moyens pour parvenir à la justice, à l’harmonie et à la paix. Il prône le respect de la dignité de l’homme et de la femme et l’égalité de tous dans la promotion des droits humains garantis par les institutions des Nations Unies à reformer selon les besoins actuels des sociétés en crise.
Les huit chapitres de la lettre encyclique du pape François sont une pédagogie pastorale du cheminement de l’humanité consciente de ses divisions malgré les progrès de la technologie qui rapprochent les peuples sans leur apprendre à vivre en frères et sœurs.
Face aux difficultés de vivre en frères et sœurs, le pape François rappelle le message fraternel de l’Évangile (Mt 23, 8). Pour parvenir à vivre en frères et sœurs, la conscience humaine doit être formée en vue d’une éthique globale de solidarité et de service pour promouvoir une paix durable entre les hommes et les femmes de notre temps.
Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité
En effet, selon le pape François, tout être humain créé à l’image du Dieu dispensateur des biens est précieux et a le droit de vivre dans la dignité. Il doit être accueilli sans préjugés et protégé par des lois justes. L’ordre politique, juridique, économique et social doit tendre au développement solidaire des personnes et des peuples. C’est grâce à une culture de rencontre, ouverte et inclusive fondée sur le dialogue qui comprend la personne différente qu’une communion universelle est possible favorisant la charité sociale.
La parabole du bon samaritain est une invitation à nous rendre proches des personnes blessées et marginalisées de nos sociétés dont les détresses appellent à la compassion, à la bienveillance et à l’accueil fraternel. Il est donc urgent au sein de l’humanité souffrante de jeter les ponts, de briser les chaînes d’esclavage et d’élargir les frontières de la fraternité en éliminant les causes structurelles de la pauvreté dégradante et de l’inégalité scandaleuse. La politique doit être au service du bien commun en encourageant l’épanouissement des personnes et l’esprit de créativité d’emplois pour offrir à tous la possibilité d’une société mondialisée où il fait bon vivre. Les religions du monde doivent être au service de la construction de la fraternité en proposant leurs traditions d’harmonie sociale qui passent par le dialogue à travers l’expression des convictions dans un climat d’écoute mutuelle semant la réconciliation et la coexistence pacifique.
Les solutions extrêmes comme les justes guerres, les peines de mort, l’exacerbation des hostilités, le radicalisme des positions et les polarisations haineuses doivent céder la place à la compréhension mutuelle fondée sur le présupposé favorable, la raison et la foi comme désir de promouvoir le bien de l’humanité et de la terre des vivants.
Ce qui entrave aujourd’hui la promotion de la fraternité universelle est la culture de la méfiance sur fond d’injustice, d’indifférence et de paresse sociale. C’est en agissant comme le bon Samaritain plein de compassion et de générosité extravagante que l’humanité pourra intégrer les périphéries et construire un monde juste et fraternel où circulent les valeurs de l’amour, du partage, de la solidarité, de la communion et de la joie de vivre ensemble dans une paix durable.
Se mettre à l’école de la parabole du bon Samaritain
Le pape François par sa lettre encyclique, FRATELLI TUTTI convie l’humanité entière à se mettre à l’école de la parabole du bon Samaritain pour retrouver les réflexes de la compassion bienveillante qui construit la fraternité universelle. La fraternité universelle est le don merveilleux du Dieu Trinité qui offre le salut par la croix de Jésus-Christ qui détruit la haine entre les peuples et par l’Esprit du Père et du Fils rétablit une nouvelle fraternité qu’apporte le Second Adam afin que le vivre ensemble stimulé par l’enseignement du christ soit un lieu du pardon et de la réconciliation.
L’enseignement social du pape François sur la fraternité universelle s’inscrit dans la culture de la rencontre qui accueille les différences dans la famille diverse et unique du Dieu Trinité. Les religions du monde dans un monde marqué par la fracture de la fraternité sont invitées dans l’esprit d’Assise à devenir les facteurs de la cohésion fraternelle par le dialogue qui est le nouveau nom de l’évangélisation depuis ECCLESIAM SUAM du saint Paul VI.
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