Qu’est-ce qu’on a dit pour empêcher le Pape François de venir en terre centrafricaine. Problème d’insécurité ou difficulté d’assurer sa protection. Qu’à cela ne tienne le Pape a tenu à venir en Centrafrique. Les Scouts ont dit : nous n’avons pas d’hélicoptères ni d’armes, mais nous avons Dieu avec nous et nos propres corps pour protéger le Saint Père. Partout où le Saint Père est passé, nous les voyons faire des haies au bord de la route avec leur corps habillés en chemises bleues et foulard violet au cou.
Dimanche, 29 novembre 2015, un peu plus au-delà de 10h, toute la ville de Bangui explose de joie, c’est l’avion du Pape qui venait de toucher le sol centrafricain, venant de Kampala (Ouganda). Après une heure d’attente devant le Centre Catholique Universitaire, sur l’avenue des Martyrs, nous entendions des applaudissements de plus en plus fort, c’était la voiture du Pape (papabile version centrafricaine) qui arrivait. Il est passé devant nous en bénissant la foule. Nous l’avons vu. La foule débordait de joie après son passage. Une joie très nette se lisait sur les visages. Enfin le Pape François est arrivé chez nous trente ans après le Pape Jean Paul II.
Le Saint Père commençait ainsi une visite pastorale d’un peu plus de vingt-quatre heures: visite à la Présidente de transition, visite aux déplacés sur le site de la paroisse Saint Sauveur, rencontre avec les évêques, rencontre avec la communauté évangélique, visite de l’hôpital pédiatrique de Bangui, ouverture la Sainte Porte de la Cathédrale de Bangui une semaine d’avance comme la première Porte sainte du jubilé de la miséricorde, grande célébration eucharistique à la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Bangui, rencontre avec les jeunes, ouverture de la veillée de prière. Voilà pour la journée du 29 novembre 2015.
Le lendemain, 30 novembre, le pape se rend à la mosquée centrale de Bangui pour rencontrer la communauté musulmane, puis il se rend au stade 20 000 places pour une grande célébration eucharistique pleine des dons et des gestes significatifs. A la fin de la célébration, le pape regagne la sacristie faite pour la circonstance et quand il ressort c’est pour monter dans voiture et prendre la direction de l’aéroport. Tout le stade était debout pour l’applaudir et lui dire au revoir et lui nous bénissait. Vers 13 heures, nous entendions son avion qui décollait de l’aéroport Bangui-Mpoko.
En dehors des visites officielles, le Pape a fait des rencontres privées à la Nonciature. Nous-mêmes jésuites en avons bénéficié. C’était le matin du 30 novembre. Le Père Provincial avec une douzaine de jésuites autour de lui plus la Directrice nationale de JRS et une religieuse qui est venue du Congo Brazzaville, sur un rendez-vous donné par le Nonce. Le Pape nous a salués et il nous a bénis et il a béni également la pierre inaugurale du Complexe scolaire Pape François que JRS est en train de construire. Nous avons pu par la même occasion voir et saluer le Père Lombardi, SJ, son porte-parole.
Le passage du Pape ici chez nous a été un grand événement. Un grand moment de joie et de paix. Pendant vingt-quatre heures le centre de la spiritualité catholique s’est déplacé chez nous, au cœur de l’Afrique mais plus encore au cœur de chaque centrafricain. Les violences sont oubliées. Le pays a été béni. Un peu de la terre de Centrafrique a été bénie par le Pape durant la messe. Nous espérons que ce voyage ici nous apporte beaucoup de paix et de joie, mais surtout la réconciliation en cette année de jubilé de la Miséricorde.
Fidèle Dollo, sj
Write a comment:
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.