Le fondateur de la mission jésuite au Tchad est un jeune français né le 5 octobre 1875 au château de Marèges près de Liginac, canton d’Usel. Il entre dans la compagnie de Jésus dès 1892 et fera son noviciat de novembre 1898-juillet 1900 à Aix Province; puis la philosophie à Jersey de Septembre 1900 à Août 1903; la théologie à Canterbury en Hastings de 1905 à01909. Il sera ordonné le 24 Août 1908, jour de la saint Barthélemy. Le 7 octobre 1916, à Paray-le-Monial, il sera admis à la profession des quatre vœux après son 3°an de noviciat en 1913 à Canterbury. Le père Frédéric de Bélinay a prononcé ses quatre vœux en plein cœur de la guerre de 1914. Après cette horrible guerre, il va errer de 1919 à 1932. Le père Frédéric depuis son Noviciat est attiré par les missions étrangères. Mais son désir sera contrarié car ses supérieurs envisageaient d’abord les misions des campagnes en France. Ainsi donc, au nom de l’obéissance, il entrera dans le désir des supérieurs, laissera dissoudre d’une manière ou d’une autre son désir. Mais suite à la rencontre qu’il ait eue avec le Lieutenant Jean Mazodier, en automne de 1931 qui venait à peine du Tchad après deux ans de séjour et selon lui, il n’aurait pas rencontré de prêtre dans tout le pays, le vieux désir du père de Belinay s’éveillera et le 20 novembre 1934, il sera nommé aumônier militaire bénévole au Tchad.
Le 15 novembre 1945, la congrégation de la Propagande publie un premier décret attribuant au père Frédéric de Belinay une juridiction personnelle sur toute la partie du Tchad excepté les zones d’actions des capucins de Berbérati. Pour tenir informer tous les Jésuites de la province de Lyon de cette nouvelle mission, le R.P. Provincial, le père Décisier dira: “Ainsi donc une nouvelle mission confiée à notre province prend naissance au Tchad. Pour que cette responsabilité nouvelle soit reçue par tous avec joie, il nous suffit de savoir qu’elle nous est donnée par l’Eglise. Mais à cette raison première s’en ajoutent beaucoup d’autres importantes. – cette mission en terre païenne stimulera notre zèle missionnaire; situé aux confins de l’Egypte, elle vient élargir et renforcer notre action missionnaire au proche-orient. Elle suscitera des vocations. Elle s’annonce très dure, cette dureté même sera un appel. Nous devons donc humblement remercier Dieu pour le don qu’il nous a fait. Nous prierons pour tous nos frères missionnaires et pour ces frères païens ou catéchumènes dont nous prenons la charge. Daigne le Seigneur bénir et féconder ce petit commencement.” (Joseph Fortier, Frédéric de Belinay pionnier des missions du Tchad, p.180).
La déclaration officielle faite le 21 Mars 1946 par Mgr Celso Constantini, sécrétaire de la Propagande ne confie aux Jésuites que les régions musulmanes à savoir, le Guéra (Mongo), le Batha (Ati), le Ouaddaî (Abéché) et le BET (Bourkou-enedi-Tibesti). Ce qui déplut au père Frédéric de Belinay et il écrira une lettre au Mgr Sintas, préfet apostolique, pour lui exprimer son mécontentement et lui demander humblement d’accorder aux Jésuites comme département Fort-Archambault (Moyen-Chari). Ce qui sera agréé. De cette ville importante, les missionnaires jésuites étendront leur mission. Sentant une malaise dans sa santé, le père Frédéric de Belinay, ne manquera pas d’informer son provincial et lui demander un nouveau supérieur de mission.
Le 31 juillet 1946, fête de la st Ignace, arrivent les pères Pierre et Victor Barjon. Ces premiers compagnons partageront les mêmes maisons avec les Oblats de Marie ( à quelques exceptions près). Le nouveau supérieur de la mission fut le père Charles Margot qui arriva le 25 décembre 1946 à Abéché puis à Fort Lamy pour rejoindre le père Victor Barjon. En fin d’année 1946, le personnel jésuite se compose de cinq prêtres bien mûrs: Frédéric de Belinay, Claude Schérantz, Victor Barjon, Pierre Raison et le Frère Catt. Bien qu’ils aient une « maison » à Fort Lamy, cette ville ne leur sera confiée que le 13 janvier 1947 lors de la consulte des cardinaux et ils pourront s’y établir. Le 18 avril arrive le frère Catt, un anglais, qui se mettra aussitôt à construire une chapelle. Après ses derniers vœux prononcés à Fort-lamy, le père Pierre Raison viendra rejoindre le frère Catt à Chagoua pour s’y installer.
Le 25 avril 1947, le R.P. du Bouchet, ancien provincial de Lyon, puis Maître des novices, est nommé préfet apostolique de Fort Lamy (officiellement connu le 25 mai 1947) et il arrive le 28 octobre 1947 au Fort-Archambault et le lendemain à Fort Lamy. S’étant définitivement installé à Maro, le père Claude Schérantz fonde une mission sous le patronage de St Jean François Régis. Le 25 juillet 1947 arrive à Fort Lamy, le père Louis Forobert, savoyard de Génève. Il s’installera définitivement à Bousso en décembre 1950 aidé du frère Louis Bonnevay et bientôt du père Gabriel Rey; ceux-ci arrivés le 27 novembre 1947 accompagnés du scolastique André Meynier.
En février 1948, une ouverture officielle après une étude du terrain faite par le père Raison et André Maynier de la mission catholique au Guéra, d’abord à Mongo, puis chez les Djongor du Duram- Baro, non loin du Abou-telfane: c’est planter la croix dans le pays musulman, dans les tribus restées païennes et peu touchées par l’Islam. Le 19 février 1948, le père Gabriel Rey et le frère Louis Bonnevay ouvrent la mission de Bongor. Déjà avant le départ définitif du pionnier de la mission du Tchad, le père Frédéric de Belinay en juillet 1948, les Jésuites sont sur l’ensemble du terrain tchadien, du moins ils y sont connus. Le personnel se compose de: les père Frédéric de Belinay, Charles Margot, Claude Schérantz, Pierre Raison, Victor Barjon, Du Bouchet, Louis Forobert, Gabriel Rey, les frères frère Louis Bonnevay , Catt et le scolastique André Meynier. C’est sur cette base que naîtront des paroisses. Les premières tâches étaient des créer des maisons = paroisses, écoles ou organisations.
ERBI Alkali, s.j.
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