Le P. Provincial a écrit au P. Général, le 5 mai 2006, pour lui demander l’autorisation d’acheter un terrain de 7 hectares à Ngodi-Bakoko dans la banlieue est de Douala en vue de construire un collège pour le cas où nous devrions quitter Libermann qui appartient au diocèse. Selon les termes de la lettre : « Le désir de nous faire partir est de moins en moins voilé ! »
Résumé de la réponse du P. Général, lue à la Congrégation provinciale : Oui, pour l’achat du terrain. Mais il demande une étude de faisabilité’ avant d’envisager un autre collège. Et ne faudrait-il pas le construire ailleurs ? Il demande que cette question soit examinée à la C.P. et qu’on lui fasse part du résultat des échanges.
Commentaires de la commission
Selon le P. Damien Kono, recteur du collège, le cardinal Tumi envisage de proposer à la Compagnie un nouveau contrat dont il ne connaît pas encore le contenu.
La commission émet l’hypothèse que le cardinal demandera que l’argent de la scolarité soit remis à la Procure du diocèse qui servira de banque, comme l’archevêque de Yaoundé vient de l’imposer aux collèges catholiques de son diocèse qui ont accepté, non sans hésitations. La commission estime qu’il faudrait refuser la proposition pour garder au collège sa liberté. Elle se fonde sur le n°326 des Constitutions (IVè partie, ch. 2) qui dit : « La Compagnie prendra possession des collèges, avec les biens temporels qui lui reviennent… (Les Recteurs) auront soin de conserver et d’administrer les biens temporels des collèges. »
Le P. Recteur et le P. Préfet des études, Saturnin Tsayem, font alors part de la précarité actuelle de la situation du collège. Ils ont le sentiment que les constructions envisagées par des entrepreneurs autour du collège avec l’accord du Cardinal vont provoquer la disparition de la chapelle et un bouleversement des structures du sport, ce qui serait dommageable pour les élèves. D’ailleurs, les travaux en cours gênent considérablement les classes.
Ce qui déplaît et inquiète le plus les autorités du collège, c’est l’ignorance dans laquelle les autorités du diocèse les laissent, ainsi que le P. Provincial qui devrait être le premier informé.
La commission propose qu’un rapport soit envoyé au P. Général par le P. Provincial avec ampliation au Cardinal, dans un premier temps, pour le mettre au courant de la situation réelle dans laquelle se trouve le collège.
Question de la commission : ne faudrait-il pas prendre les devants et proposer au Cal cardinal un nouveau contrat où les limites territoriales du collège soient clairement déterminées et la liberté de gestion rappelée ?
Le P. Saturnin Tsayem a ajouté à ce rapport lu en Assemblée provinciale que l’IST, intéressé par ce projet, est en train d’acquérir un terrain connexe pour construire.
in NPAO n° 207 du 30/09/2006
LE COLLEGE LIBERMANN œuvre confiée à la Compagnie
Le Collège Libermann, où nous oeuvrons actuellement, a été fondé en 1952 par les pères spiritains d’où le nom de Libermann (le fondateur des religieux spiritains).Nous devons nous rappeler qu’en cette période avant l’indépendance du Cameroun, l’Eglise Catholique avait décidé de développer l’enseignement secondaire ouvert à tous. C’est ainsi que Monseigneur Pierre Bonneau, alors premier évêque de Douala, décida d’ouvrir un collège secondaire à côté de la Cathédrale et il le confia d’abord à ces confrères pour le diriger. Mais après quelques années d’expérience, l’évêque s’adressa aux pères jésuites de la Province de France pour prendre en main la direction de cet établissement. Ceci renvoie aux origines de l’investissement de la Compagnie dans l’apostolat de l’éducation. En effet, c’est en 1547 que les jésuites fondent leur premier collège dans la ville de Messine (Italie) puisqu’ils ont senti le besoin de bien former leurs jeunes compagnons, mais en même temps ils se posaient la question de savoir pourquoi ils n’y admettraient pas aussi des jeunes qui n’étaient pas jésuites.
C’était effectivement en juillet 1957 que la première équipe de six jésuites débarquait à Douala au Collège Libermann. Les premiers compagnons désignés pour former l’équipe des éducateurs avec d’autres religieux se rappelleront toujours que l’attente était forte, tant la réputation de l’éducation proposée par les jésuites demeurait grande. Ils avaient des appréhensions légitimes et se posaient la question de savoir s’ils seraient à la hauteur des attentes. La suite montrera que ces appréhensions n’avaient pas raison d’être, puisque les résultats ont été toujours très bons. A cette époque, les perspectives du collège Libermann dirigé par les jésuites étaient d’inculquer un humanisme chrétien basé sur la pédagogie ignatienne à des jeunes qui se préparaient à prendre en main les destinées de leur pays à l’aube de son indépendance.
Depuis 1957, Libermann a toujours fonctionné comme un collège jésuite en respectant la convention signée avec le fondateur et en suivant les programmes proposés par le ministère de tutelle. Nous disons un collège jésuite, parce qu’on y trouve tant les caractéristiques de l’éducation jésuite qui y sont normalement appliquées que la structure de la communauté éducative jésuite, composée des élèves et de leurs parents, des enseignants et des cadres administratifs, d’une communauté jésuite, des anciens élèves et des bienfaiteurs.
Le Collège Libermann a été fondé par l’Eglise Catholique de Douala en Octobre 1952 et reconnu par l’arrêté N° 39MEN/ESD – 18 août 1964. Et voici quelques données numériques qui témoignent du développement continu de cette oeuvfre.