Ce n’est pas d’aujourd’hui que datent les études spéciales dans la Compagnie. Le programme prévu par les Constitutions intègre, à côté des études plus directement ordonnées à la formation sacerdotale, d’autres études liées à la réalité culturelle de l’époque (Constitutions, IVème partie, ch. 5, 12, 15). Ce sont ces études qui, peu à peu, se sont diversifiées en fonction des besoins de l’apostolat. En tout cas, dès ses débuts et dans toute son histoire, la Compagnie a voulu former des apôtres non seulement adaptés au ministère pastoral mais aussi capables d’utiliser pour leur apostolat des données de la culture et des connaissances spécifiques de leur époque. Tant d’exemples pourraient être ici rappelés ; certains d’entre eux sont d’une valeur particulièrement convaincante, tels ceux du Père Ricci et des autres compagnons qui surent se faire accueillir à la cour de l’empereur de Chine en raison de leurs connaissances scientifiques.

Les études spéciales sont donc encouragées dans la Compagnie aujourd’hui comme hier, car il y va de la vigueur de son apostolat et de la qualité de son service. Et la préparation que procurent les études ne vaut pas seulement pour quelques ministères mais aussi pour tant d’aspects plus habituels de l’apostolat, qu’il s’agisse du travail catéchétique ou paroissial, de l’aide pastorale ou spirituelle.

Certes, les études spéciales n’ont pas un caractère indispensable et leur rôle ne doit donc pas être majoré ; elles ne sont pas à elles-mêmes leur propre but, et la course aux diplômes n’a pas de valeur reconnue dans la Compagnie. La perspective ignatienne concernant les études spéciales sera donc mesurée dans chaque cas par l’avantage apostolique concret qui peut en découler dans le contexte déterminé d’une province, d’une Région, ou de la Compagnie tout entière. Elle sera donc mesurée concrètement à l’appui que, directement ou indirectement, ces études peuvent offrir au service de la foi et à la promotion de la justice.