Il est treize heure ce jeudi 21 novembre à Sarh, lorsque les élèves des établissements scolaires de la ville, notamment ceux des classes de terminales en général et ceux de la terminale littéraire affluent vers le lycée-collège Charles Lwanga qui sera le théâtre de la célébration de la première édition de la journée mondiale de philosophie à Sarh. Evènement exceptionnel et inouï de par son caractère novateur qui suscitait à son annonce la curiosité de bon nombre. Des étudiants, élèves, enseignants, les journalistes et tous les amoureux de la sagesse au nombre d’environ 300 se sont donnés rendez-vous en ce lieu. Cette belle initiative entreprise par le département de philosophie en accord avec la préfecture des études et la direction du collège, avait pour but de marquer d’un saut nouveau la présence de l’éducation jésuite à Sarh. Quoi de mieux que de saisi l’opportunité de la célébration mondiale de la philosophie pour initier cette nouvelle aventure et contribuer ainsi à un plus grand rayonnement de la science dans le lieu.
La célébration s’est ouverte à 14 h par la prière d’ouverture dite par le Père Patrick BEUGRE, préfet des études, qui a imploré l’Esprit saint d’éclairer les intelligences aussi bien des participants que des conférenciers pour la bonne tenue de l’évènement. Puis est venu le moment de la présentation et de l’installation des conférenciers et du modérateur des échanges. Le directeur de l’école, le Père Joseph SAMEDI, a ouvert les travaux par une brève allocution qui visait à réitérer l’importance d’une telle journée et surtout de la philosophie. En général. Il a clos son allocution en invitant l’auditoire à prêter une oreille attentive aux conférences qui allait suivre. Après cette allocution, place aux conférences. Le temps d’une heure environ les deux conférenciers du jour ont entretenu l’auditoire sur le thème du jour à savoir « philosophie et cultures africaines ». Faut-il le rappeler, ce thème n’est pas celui arrêté par l’Unesco pour cette journée, le thème de la journée est bel et bien « philosophie et humanisme » ; mais le thème « philosophie et cultures africaines » a été choisi expressément pour des raisons locales. Le thème Chacun des deux conférenciers a décliné sa communication suivant un sous-thème en rapport avec le thème du jour.
Le premier, en la personne du Père Kevin MAGKONZI a décidé d’intituler sa communication « l’esprit critique et culture africaine ». Ce sous-thème visait non seulement à saisir la portée sémantique de l’esprit critique mais aussi et surtout de relever le rapport belliqueux que cette notion entretien avec les cultures africaines ; ceci dans le but de montrer l’importance de l’adoption d’une telle attitude -l’esprit critique- pour la revivification des cultures africaines qui sont malheureusement un peu dogmatiques. Il n’a pas, bien sûr, manqué de donner quelques orientations en ce qui concerne la manière de cultiver (chez les élèves) cet esprit afin qu’il produise des fruits escomptés.
Le deuxième conférencier en la personne du Père Raymond TONLEU a emboité le pas au précèdent; en présentant son sous thème intitulé « les cultures africaines et la technoscience ». Sous-thème qui visait non-seulement à faire le procès des cultures africaines en relevant les conséquences de leur ésotérisme, mais surtout à plaider pour une transition de phase culturelle, des cultures qu’il a taxé de « mort » vers des cultures de « vie » et de progrès ; la « culture » technoscientifique, dissociée de la culture occidentale, qui a constitué son levier heuristique, se présentait alors comme une parfaite illustration de ces cultures de vie et de progrès.
Ces deux sous thèmes extrêmement riches n’ont pas manqué de créer une vague de réactions positives dans l’auditoire. Après un intermède d’environ une dizaine de minute, le temps était venu de d’élucider les incompréhensions et de clarifier le contenu gnoséologique de ces envolés philosophiques pour la plus grande satisfaction de tous. Pendant le temps d’une heure environ, c’était un échange très constructif entre les conférenciers et l’auditoire sous la conduite du modérateur M. Kla Tamira enseignant de philosophie au lycée-collège Emmanuel de la ville de Sarh.
Après cet important échange, dans leurs mots de fin le préfet des études et le directeur n’ont pas manqué, non seulement de louer l’initiative ainsi entreprise mais aussi d’implorer la volonté commune des établissements scolaires de Sarh par la voie de certains de ses enseignants présents, pour la multiplication et la pérennisation de ce type de rencontre. Le Père Corti Corrado, père spirituel du collège, avant la bénédiction finale, a saisi l’occasion qui lui était offerte pour exprimer sa satisfaction pour cette initiative et prodiguant quelques conseils à l’endroit de toute l’assemblé sur le bien-fondé du thème abordé, avant de rendre grâce à Dieu pour la bonne tenue de ce banquet épistémique et surtout du travail de son Esprit en ces lieux. La belle journée s’est achevée sur un fond de joie de la part des participants surtout avec l’agapè fraternel, qui aidait à poursuivre les discutions tout en exaltant le divin en l’homme. Les visages luisants en sortant de l’enceinte de l’établissement après 17 h30, témoignaient du sentiment d’euphorie presque communément partagé par les participants, et la nouvelle de cet événement n’a pas manqué de se propager partout dans les médias locaux et des autres aires de discussion. Vivement que de telles initiatives se perpétuent pour le plus épanouissement de l’homme Africain.
Raymond TONLEU, S.J
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