Six chapitres, six conférenciers. L’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ) d’Abidjan a, dans le cadre des Actes Académiques, organisé le mercredi 14 octobre 2015 une conférence sur la quintessence du message de l’Encyclique du pape François Laudato si’. Les six chapitres de l’Encyclique ont, successivement, été exposés au public essentiellement estudiantin par cinq Pères jésuites et un Frère franciscain tous professeurs à l’ITCJ.
Le premier chapitre a été abordé par le Père Yvon Christian Elenga, S.J. Dans son intervention, il a tenu à préciser que le pape François s’est inscrit dans la suite de ses prédécesseurs qui, déjà, s’étaient prononcés sur la question de l’environnement. Le pape rappelle que la nature nous appartient à tous. Et qu’en tant que un bien commun, elle doit être gérée avec responsabilité. L’heure d’une action concrète pour la sauvegarde de la nature a sonné. C’est à l’action que le pape nous invite tous, a dit Yvon Christian Elenga.
Le Père Paul Béré, S.J. a relevé dans le deuxième chapitre trois éléments qui sont intimement liés entre eux. Il s’est largement prononcé sur la relation théo-anthropo-cosmique : la relation Dieu-Homme-Nature. Paul Béré note que le pape François suggère qu’il appartient à l’homme, en tant que créature douée d’intelligence d’entretenir l’environnement, car les êtres qui peuplent l’univers y compris l’homme font la beauté de la nature. Ainsi, il y a un seul modèle d’action qui s’impose : le recours à la religion, aux Saintes Ecritures, notamment au livre de la Genèse. Tous les êtres animés et inanimés sont liés. La disparition d’un seul provoque la désolation chez les autres êtres.
Le troisième conférencier, le Père Bienvenu Mayemba, S.J., a lui, commenté le chapitre trois. Selon lui, l’expression « notre maison commune » n’exprime vraiment pas ce que le pape veut dire. De son avis la meilleure traduction qui exprime le mieux possible la pensée du pape serait non pas « notre maison commune » mais plutôt « notre demeure commune », car dit Bienvenu Mayemba, la maison peut ne pas être habitée, tandis que la demeure, elle, désigne le lieu où nécessairement on vit. Il a, en outre, affirmé que la lettre du pape suggère de préserver la vie humaine en renonçant à la violence.
Le quatrième intervenant a indiqué que la gestion de la nature suscite une question de « justice générationnelle ». Le Père Matthieu Ndomba, S.J. estime, à la lecture du quatrième chapitre de Laudato si’, que le souci du pape est que les hommes et les femmes que nous sommes accomplissions notre mission, celle de nous mobiliser pour léguer aux générations futures un environnement habitable. L’avant dernier chapitre, le cinquième a été lu et commenté par le Père Augustin Atsikin, S.J. qui a commencé son propos par une interrogation. Comment un pape peut-il s’intéresser à une question qui relève, des scientifiques ? Une question à laquelle lui-même a répondu à la lumière de Laudato si’. Selon Augustin Atsikin, le pape croit au dialogue à tous les niveaux. C’est ce qui l’a poussé à s’intéresser à la question de l’environnement car un consensus est bien possible aux sujet de l’environnement. Il s’agit de mobiliser tous les acteurs qui agissent directement sur la nature et de tous ceux qui détiennent un pouvoir décisionnel pour une recherche concertée et consensuelle d’une solution durable au drame que subit l’environnement. Un dialogue concerté est très nécessaire pour sauvegarder notre « demeure commune ».
Le Père Paul Zikpi, O.F.M. qui a clôturé les exposés avec le sixième et dernier chapitre a parlé d’éducation. Pour sauvegarder « notre demeure commune » il faut une bonne éducation de la conscience humaine sur les questions de l’environnement. Il propose une bonne éducation des enfants et des jeunes en famille, à l’école, en paroisse. Cette éducation doit se faire en retournant aux sources de la foi chrétienne : la bible. Ce faisant, a indiqué Paul Zikpi, nous répondrons positivement à l’invitation du pape à œuvrer pour la sauvegarde de la maison commune.
La centaine de personnes qui a assisté aux Actes académiques de ce mercredi 14 octobre 2015 à l’ITCJ a positivement apprécié la prestation des six intervenants. C’est chacun qui est invité à œuvrer pour la sauvegarde de la nature. S’exprimant depuis l’Afrique, les conférenciers ont surtout souligné l’importance pour l’Afrique où l’on note une agression sauvage de l’environnement à se mobiliser pour aller à la rencontre des autres continents pour élever la voix en vue d’une meilleure gestion de la nature. Allusion est faite à la prochaine conférence sur l’environnement qui se tiendra à Paris au mois de décembre.
Pierre Boubane, S.J.
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